Tourner la clé et réveiller le 4 en ligne fait monter un grognement puissant. Il émane du SC Project qui lors d'un démarrage à froid chante remarquablement bien. De quoi être fiché par son voisinage, mais une fois en route la CB1000R sait se faire discrète.
J'ai beaucoup aimé faire mon propre réglage du mode User. La puissance entre 2 et 3, car sur 3 la puissance arrivait de façon assez brutale et inconfortable. Le frein moteur en revanche, j'ai beaucoup aprécié le mettre sur 1 et garder beaucoup d'élan en entrée de courbe, mais aussi sur 3 pour freiner moins et avoir une conduite plus détendue.
Apparenté à une CBR, ce roadster a heureusement un angle de braquage plus grand et un angle de chasse différent. On peut ainsi facilement évoluer en ville, installé un rien vers l'avant mais sans poids sur les poignets. En restant sous les 5'500 tr/min, la Honda est tout à fait docile et se fond dans le trafic. Aux feux, la Stardust se fait remarquer et sucite même des questions. Gratifiant pour les possesseurs d'une série limitée.
Mais prenez garde, en tirant du cable au delà de 5'500 tr/min, on retrouve la Fireblade qui se cache dans les carters. Le couple déboule comme les clients qui entrent au supermaché à l'ouverture des soldes et vous tire vigoureusement en avant. C'est un plaisir dont je ne me lasse pas. Même après 100 fois, c'était toujours aussi agréable de déclancher un cataclysme à peine le régime critique dépassé.
Les liaisons au sol n'usurpent pas la réputation de Honda: sécurisantes, efficaces, quasi impossibles à prendre en défaut sur route. Elles se montrent assez confortables pour un roadster, même si les irrégularités de la route me sont pas toutes gommées. Sur l'angle, elle reste stable et se laisse incliner de façon contrôlée. On peut aussi la basculer vers l'autre angle sans effort. Les Bridgestone RS10 qui chaussent la Stardust fonctionnent remarquablement bien sur la CB1000R.
Dans une course à l'armement, celui qui est le mieux équipé n'est-il pas celui qui maitrise tout le potentiel de sa moto ? C'est exactement la philosophie adoptée par Honda et cette CB1000R. Un menu trop compliqué pour régler sa moto, personne ne s'en sert ? Les paramètres de ce roadster, je les ai tous essayé sans trop me prendre la tête et j'ai senti la différence à chaque fois.
Sur la route, il n'y a pas non plus de chrono. Pas besoin d'arriver vite, mieux vaut arriver le sourire aux lèvres. Donc si vous aimez les 4 cylindres qui tractent de toutes leurs forces avant de s'envoler dans des régimes à 5 chiffres, la CB1000R est une valeur sûre. Avec son look classique, elle fait barrage à des designs plus osés, plus torturés qui ne font pas toujours l'unanimité.
En dehors du nombre de chevaux qui ne défrise pas le lecteur de la fiche technique, le reste de la moto est carrément cohérent et mérite qu'on s'y intéresse lorsqu'on cherche un roadster loisir qui assure le sourire de son pilote à chaque sortie.