Peu après avoir pris possession des 2 motos, on est tout de suite parti pour une première prise en main en confrontation direct. J'ai retrouvé la Tracer 900 comme je l'avais quittée quand elle s'appelait encore MT-09 Tracer. Confortable et souveraine, elle enroule les virages sereinement. Je saute sur la BMW, c'est un choc. Elle est raide, le moteur est explosif, on a les pieds plus haut, les genoux plus pliés.
En fait c'est un roadster position haute ! La différence entre la F900 R et la F900 XR est en fait très faible. D'une MT-09 à la Tracer 900, l'écart est bien plus important. Un fossé sépare la BMW et la Yamaha en termes de comportement. Dès lors, on s'en doute que la meilleure voyageuse est la plus confortable des deux.
La GT se distingue avec une vraie bulle qui protège le pilote jusqu'à 1m80. Moi qui suis légèrement plus grand, j'avais le flux d'air sur le haut de mon casque. Confortablement installlé dans une position détendue, le guidon tombe dans les mains. Il confère un très bon contrôle de la moto, on manoeuvre facilement à basse vitesse.
Le moteur CP-3 délivre progressivement sa puissance et monte joyeusement en régime avec une bande son agréable. Que ce soit à l'attaque ou au quotidien, des borgorygmes remontent de l'échappement pour vous mettre le sourire en un instant. Le moteur alonge tellement qu'en col on peut pratiquement rester qu'en deuxième avec une vitesse de passage en épingle ou une vitesse maximum déjà répréhensible.
Le freinage est endurant et arrête très bien la moto mais manque de mordant. Ce n'est pas un défaut, juste un avis personnel. La Tracer n'en est pas moins stable et rassurante au freinage. Elle enchaine les cols sans broncher même bien chargée pour un week-end.
La BMW, c'est du sport à côté ! Très raide, elle invite à attaquer. Sa position est plus basculée vers l'avant avec une selle plus ferme. Avec celle-ci je dois avouer, j'ai rapidement eu mal aux fesses. Certes on peut voyager avec, les supports valises sont installés de série, mais dites-vous bien que vous partez en voyage en roadster.
Le train avant est incroyable, il est soudé à la route et donne une confiance hors normes. On a envie de rentrer à des vitesses inavouables en courbe tant le maniement est instinctif. Le freinage va de paire avec cette invitation, le mordant et l'endurance sont au rendez-vous. Dans les enchainements, la F900 XR fait démonstration de son agilité pour changer d'un angle à l'autre.
Le moteur bicylindre, qui affiche une valeur plus importante de couple que la Yamaha, donne une impression plus explosive. Et même s'il est volontaire, il n'allonge pas autant. Le rupteur vient interrompre l'épopée et force le passage à la vitesse supérieure. En revanche je lui ferai le même reproche qu'à la version R : le bruit n'a pas de particularité, pas d'élément notable comme le moteur Yamaha qui fait plaisir à utiliser.
L'objectif de ce comparatif, c'était trouver la bonne voyageuse. Autant dire que celle qui l'emporte semble évident : la Yamaha. Cette Tracer 900 GT mérite son étiquette de voyageuse. Elle en a l'étoffe en se démarquant suffisament des roadster. Face à elle, non pas un trail mais un roadster haut. La F900 XR ne pouvait donc pas faire le poids comme voyageuse.
Il faut cependant lui laisser ses capacités dynamiques. Elles raviront les pilotes à la recherche de performances et une position assise moins contraignante pour le dos. Même au prix d'appel, la BMW tire son épingle du jeu sans faire d'ombre à la Japonnaise.
Ces deux modèles sont aussi différents que les clients qui les choisiront. Leur seul point commun au final est d'avoir 900 dans leur nom.