Le twin est placide à allure modérée. Jusqu’à ce que vous vous décidiez de tordre la poignée de gaz et de régler son compte à cette dernière partie de la rotation du poignet. Et là, il se réveille et l’aiguille décolle des 6'000 tr/min jusqu’à aller mordre la zone rouge. En donnant de la voix, le timbre de l’échappement devient plus rauque. On sent cependant que la messe est dite avant la zone rouge et qu’il n’est pas nécessaire de tirer outre mesure sur les intermédiaires.
La fourche avant est dépourvue de réglages mais son fonctionnement est exempt de défauts, absorbant bien les trous et autres aspérités et ne plongeant pas exagérément sur les gros freinages. La moto d’essai étant pourvue d’une suspension arrière à pilotage électronique. Un poil ferme cependant, ce qui fait que le meilleur compromis reste le setting standard.
Quant au freinage, les étriers Brembo sont au-dessus de toute critique en offrant mordant, puissance et contrôle. Les Michelin Road5 GT renforcent l’impression de sécurité dans ces conditions mitigées de roulage avec un bon niveau de grip et un bon retour d’informations. Afin de rouler encore plus serein, un Cornering ABS est disponible en option.
Un point sur l’éclairage de virage adaptatif, que nous n’avons testé en conditions réelles, n’ayant pas roulé de nuit. Mais la démonstration qu’on nous faite rend ce système intéressant du point de vue sécurité pour ceux et celles qui roulent régulièrement de nuit.
Enfin, un dernier mot sur l'application BMW Motorrad Connected qui permet d’afficher sur l’écran TFT les limites de vitesse, ainsi que les directions de navigation. Entre autres. C’est un système bien abouti qui permet de collecter les données acquises par l’ordinateur de bord et les fusionner avec d’autres données, comme les photos prises le long du trajet par exemple.
La nouvelle BMW F900XR a été développée comme un modèle à part entière, pas juste un « baby » S1000XR, avec une mission bien précise de conquête. La F900XR que nous avons essayée s’est révélée être une moto polyvalente, agile, prévenante, bien équipée et avec juste assez de caractère pour ne pas être (trop) ennuyeuse. Ce qui fait d’elle une voyageuse efficace et agréable au quotidien et au long cours.
En résumé, la Yamaha Tracer a du souci à se faire avec cette nouvelle venue aux dents longues mais elle garde pour elle ce supplément de caractère mécanique que distille son moteur trois cylindres. Une autre crainte aussi est que la F900XR soit le juste milieu idéal pour certains motard(e)s et qu’elle fasse les yeux doux à ceux ou celles qui trouveraient sa grande sœur S1000XR un poil « intimidante » (volume, puissance) et qu’elle puisse ainsi lui « cannibaliser » des acheteurs potentiels.