Le simple disque avant permet des freinages d’outre-tombe, offrant feeling, progressivité… et endurance. Car je lui en ai beaucoup demandé tout au long de cette journée. L’embrayage anti-drible, pour sa part, fonctionne à merveille et me permets d’abuser du frein moteur sans la moindre appréhension pour espérer grapiller quelques mètres. Une épingle, je tombe 3 rapports, et BraapBrapBrap, la moto se cale sur l’angle pour repartir de plus belle à l’assaut du prochain concurrent. Carrément jouissif. Seul frein dans ce tableau viril, quelques glissades de l’arrière. Le grip des pneus n’étant malheureusement pas à la hauteur des capacités de la Svartpilen, les Pirelli MT60 RS m’offrent quelques dérobades dont je me serai bien passé, malgré la présence du Traction Control.
Les suspensions, offrant de base un bon compromis entre rigueur et confort, afin d’offrir le minimum d’amorti que la selle n’est pas en mesure d’offrir, se sont révélées un peu trop souples en conduite sportives. Le tango, ça va un moment, mais ce qu’il faut à cette suédoise, c’est du speed métal ! Je profite alors lâchement de l’arrêt au stand de midi pour changer de monture, afin de tester l’Akrapovic, et de durcir les suspensions au passage. Aaaah, ben oui, ça va mieux comme ça. Nettement même. La moto bouge toujours un peu, mais beaucoup moins, et la mélodie qui m’accompagne est devenue plus agréable. Il est à présent temps de rentrer à l’hôtel, toujours à un rythme raisonnable. Bien sûr.
Vous l’aurez compris, la Svartpilen 701 n’aura pas su me mettre totalement en confiance. Entre le gabarit ultra compact et le manque d’informations renvoyé par les pneus, je n’ai pas réussi à me lâcher à 100% à son guidon. Mais suffisamment tout de même pour prendre un sacré plaisir en sa compagnie, et pouvoir me taper l’arsouille de l’année sur les petites routes du Portugal. Alors au final, je suis descendu de la moto rincé, mais ravi. La Svartpilen se mérite ; son moteur, un peu rustique, offre du caractère et une poussée envoûtante, quel que soit le rapport et sa partie-cycle, pour peu qu’on ait pris soin de durcir les suspensions, offre largement de quoi s’amuser dans le sinueux. La selle en bois, les vibrations, les glisses du pneu arrière ne font rien de plus que renforcer ce sentiment d’être capable de dompter cette moto au tempérament sauvage, sous ses faux airs de concept-bike. Et très franchement, c’est jouissif.