En marge de cela, c’était un peu le foutoir. Il faisait un froid de canard, je n’avais pas de valise à roulettes mais un simple sac de près de 20kg, j’avais la peur au ventre tant je me mettais la pression puisqu’il s’agissait de ma première présentation presse. C’était toutefois un bon souvenir qui me fait encore vibrer à ce jour.
En dix ans au sein d’AcidMoto.ch, malgré tout le soin et l’attention apportés aux motos qu’on m’a mises entre les mains (ou plutôt entre les jambes), j’ai cassé quelques machines. J’avoue être quelque peu honteux en évoquant ces cas. Toujours est-il que, par respect pour les importateurs et autres constructeurs qui m’ont confié ces motos, je me dois d’en parler.
Je ne saurais plus exactement donner l’ordre des incidents. Ce que je peux vous dire est qu’ils se sont passés, pour la plupart, dans un court laps de temps, étonnamment. Etait-ce un état d’esprit, un excès de confiance momentané, … dans tous les cas, il s’agissait d’une erreur de parcours pour laquelle je m’en veux encore, quand bien même il ne s’agit que de carénages frottés et autres leviers brisés. Par chance, pas de gros bobos !
En 2013, j’ai perdu le contrôle d’une Kawasaki W800 « Cup » dans le cadre de la course de côte de Boécourt. A l’entrée d’une chicane, le pneu avant et la fourche, tous deux d’origine, n’ont pas supporté la puissance des freins montés pour cette occasion… Cet accident m’a valu un orteil cassé.
La saga 2016, quelle honte ! Il y a eu trois accidentées en l’espace de trois mois.
D’abord, une Ducati Hypermotard 939SP sur le circuit détrempé de Castelloli en Espagne. Dans une longue courbe à gauche, légèrement en dévers sur le replomb, j’ai perdu l’avant. S’en est suivie une belle glissade, j’ai traversé la piste sur les fesses pour finir ma course dans le bac à gravier aux côtés de la belle Italienne.
Ensuite, j’ai sacrifié une belle Yamaha R1 sur le circuit de l’Anneau du Rhin. C’était au petit matin, en mars. Je revenais d’une séance au guidon de la Yamaha MT-09, encore tout excité. La R1 étant équipée de pneus neufs (et surtout froids), je me suis mis au tas lamentablement au premier virage. J’ai coupé les gaz alors que j’étais déjà (trop) sur l’angle. Le frein moteur était tel que la roue arrière a perdu l’adhérence.
Puis, le sort s’est abattu sur une Triumph Tiger Sport. Le week-end de l’Ascension s’annonçant clément, le cap est mis sur le Tessin. Le mois de mai, en altitude, est cette période où la neige fond dans l’après-midi, provoquant des coulées d’eau au travers de la route, pour geler durant la nuit. En début de matinée, j’arrive dans les virages du col du Gurnigel… et paf. Un virage encore à l’ombre, une langue de glace traversant la route de part en part, ça ne pardonne pas. Ne me laissant même pas le temps de réagir, si ce n’est que de ralentir à peine, je me retrouve au sol. Par chance, le voyage du week-end n’a pas été compromis, hormis quelques griffes sur les carénages, un rétroviseur cassé et un sélecteur de vitesse plié.
Durant ces quatre dernières années, j’ai été sage… mais surtout humble face aux motos qui m’ont été confiées.
La Triumph Street Triple 675 R restera immanquablement LA moto qui m’a fait vibrer durant plusieurs années. J’avais eu la chance d’être invité à la présentation presse en 2012. Tombé sous le charme, j’en ai acheté une quelques mois plus tard. Elle reste l’une des motos les plus maniables et les plus vives que j’aie roulées.
La Yamaha 1700 Vmax est une icône. Aussi élitiste soit-elle, elle a marqué le monde moto au point que tous la connaissaient. Son puissant V4 qui délivre la bagatelle de 200cv et 167Nm… des chiffres qui, à sa sortie en 2009, faisaient froid dans le dos ! J’avais eu l’opportunité de la rouler sur plus de 1’000km lors d’un voyage en Bourgogne pour fêter mes trente ans.