Au sommet du top 3 des essais qui m’ont marqué je mettrais le fameux test des R1 et R1M sur le circuit d’Eastern Creek dans la province de Sydney. Pour cet essai, le groupe Hostettler nous avait soigné aux petits oignons avec une arrivée un jour avant pour nous permettre de découvrir Sydney.
La visite de la ville a été extraordinaire et j’ai gardé longtemps un souvenir gravé (cramé serait plus exact) au fer rouge sur mon crâne avec le plus beau coup de soleil de ma vie sur crâne il est vrai pas très garni… ma crème solaire étant restée à l’aéroport de Zürich car j’avais eu la bonne idée de la prendre dans mon bagage à main.
Mais c’est surtout l’essai de cette tant attendue R1 avec son calage crossplane, ses bielles en titane fracturé qui me faisait sauté à pieds joints tel un petit kangourou joyeux. Cette moto était une vraie révolution, et je n’oublierais jamais mon érection pileuse (sur les bras hein donc) en arrivant sur le circuit avec les essayeurs Yamaha qui avalaient la longue ligne droite plein gaz avec cette bande-son si spécifique… kiffant, bandant.
Et je vous rassure, une fois sur la moto ce fut exactement pareil. Le tracé d’Eastern Creek, où se déroulaient les Grands-Prix du temps de ma jeunesse (oui oui, je vous entends : à cette époque même les vibreurs étaient en noir et blanc) est somptueux dans sa première partie et plus étriqué sur la fin. Et avec une longue ligne droite en légère descente commandé par un gauche en accélération, il m’a permis de constater tout le potentiel de ce moteur CrossPlane.
En deuxième je mettrais l’essai de la ZX-10R une année après, soit en 2016, sur le tracé de Sepang. Là j’ai pris deux claques, la première avec le tracé lui-même. Imaginez une piste de 12 mètres de large ! C’est deux fois plus que la normale. Lors de mes premiers tours j’étais à la rue, paumé. Il m’aurait fallu un GPS sur la moto… j’avais l’impression de rentrer tel un ours dans les virages à la sortie il me restait encore facile 3-4 mètres de piste exploitable tant cette largeur est importante.
La deuxième me fut infligée au bout de la ligne droit par Monsieur Tom Sykes himself ! Alors que j’était tout fier d’avoir réussi à prendre les freins à fond de six au panneau 200m avant l’épingle à droite (rappelez-vous la chute de Rossi à cet endroit ou encore le vol plané de Baz), Tom Sykes m’a passé tête dans la bulle pour freiner en gros à 150m avec sa ZX-10R de série, les deux roues en glisse… c’était lunaire !!
Enfin en troisième place, je mettrais le roulage avec la KTM 790 Duke dans la montagne. Là je me demande comment on a fait pour arriver tous vivants. Dans mon groupe on était trois à rouler « assez fort » et même sur la route tout y est passé… freinage tardif, entrée en glisse dans les giratoires, Wheeling gaz en grand à la moindre bosse. Bref beaucoup de choses qui sont inavouables (à mer… j’ai parlé !!).