Manoeuvrer à l'arrêt est relativement facile étant donné que l'essentiel du poids se situe proche du sol. Même assis sur la moto, on se rend bien compte où elle s'arrête. Dans cette mesure, le rayon de braquage limité n'est pas handicapant.
Avant de se faire peur, parlons du mode urbain de la Diavel. Sur pression d'un bouton, même en roulant et à condition de couper les gaz, vous muselez la bête avec un contrôle de traction omniprésent et une baisse de puissance. Avec ses 100cv, il y a encore de quoi se déplacer, mais il faut dire que la moto semble lourde et peu réactive. Très bien pour se fondre dans la circulation, mais dangereux s'il faut tout-à-coup s'extraire d'entre deux voitures.
Réglée sur touring, la moto vous laisse plus de liberté avec son DTC au niveau 4 et 162cv civilisés. J'ai fait quelques kilomètres comme ça, pour dire "J'ai essayé", mais une fois que j'ai goûté au mode Sport mon âme était vendue au Diable.
Lorsque 162 Pur-Sang déboulent sur le pneu arrière, uniquement retenus par le dernier niveau disponible du Ducati Traction Control, il y a du sport.
Quelle que soit la largesse que vous vous permettiez, vous savez que les 2 monstrueux disques de frein avant pincés par des étriers Brembo monobloc à montage radial, vous arrêterons sur la plus courte distance possible. De plus, l'ABS gardera la main pour ne pas perdre l'arrière ou s'offrir un magnifique vol plané par-dessus le guidon.
L'accélération à pleine charge envoie du lourd, c'est quand même un Testastretta, comme celui de la 1198, qui bat la mesure dans ce châssis. La Diavel mérite sa place sur le podium des motos dragster. Mais au bout de la ligne droite, un virage nous saute bien souvent au visage... Pas grave, comme les autres Ducati elle adore ça !
Les Pirelli Rosso II qu'on trouve sur la Diavel ont été conçu exprès pour faciliter la prise d'angle. Même à basse vitesse, la moto se balance très facilement d'un côté à l'autre. Cela confère à la Muscle Bike Ducati un comportement dynamique très surprenant compte tenu du gabarit.