Pour moi qui ai découvert la Monster 821 il y a bientôt 3 ans, la différence de position sur la 797 m'a sauté aux yeux. La grande soeur est taillée pour une conduite plus dynamique, avec les mains plus en avant, mais surtout les pieds hauts et presque sous la selle. La nouvelle "Monsterino" se veut plus facile à prendre en main, plus reposante pour le conducteur.
En manœuvrant la moto à basse vitesse, je me rends immédiatement compte du rayon de braquage plutôt limité. Passer le permis avec demandera un peu plus de pratique. Ensuite il y a la course morte de la poignée de gaz, au premier démarrage je mesure qu’il y a un sixième de rotation de poignée qui ne sert à rien. Je conçois qu’une réponse immédiate pourrait paraître brutale pour un débutant, mais tout de même.
Pour mettre la Monster en mouvement, les 803 cm3 sont bien suffisants. Le couple disponible au ralenti n’est pas foudroyant mais correspond à ce qu’on peut attendre d’un bicylindre destiné aux jeunes conducteurs. La 797 devient d’ailleurs vite amusante à emmener dans les virages. Une fois habitué à ne pas ramener les gaz en position zéro on peut lui imposer un rythme respectable.
Si possible, il faut garder le régime moteur entre 5000 et 6000 tr/min, en dessous il n’a pas de reprise et c’est juste au dessus qu’il s’énerve et tire un rien sur les bras. Ce qui est plaisant, c’est d’avoir un freinage correspondant aux standards d’à peu près tout gros cube. On cède vite à la tentation de freiner tard et fort, car justement... on peut. Ducati n'a volontairement pas mis des plaquettes qui vous envoient la face dans le guidon, mais les étriers M4.32 sont prêts pour en accueillir d’autres. Le frein arrière est bien plus discret, pressez fort si vous en avez besoin, ou n'y prêtez pas attention.
La suspension est réglée d’usine pour un conducteur et son passager, mais je dois avouer que ça correspond bien à un pilote d’un peu moins de 80kg. L’avant a un peu tendance à plonger au freinage, seulement l’excellent feeling pourrait se détériorer si elle était plus rigide.
La Monster 797 est volontairement une moto très simple. Le tableau de bord est un peu chiche, l’absence de jauge d’essence me fait tiquer, mais simple ne veut pas pour autant dire mal équipée. Avec deux disques de frein de 320mm on ne se fout pas de vous. Pareil pour la monte pneumatique, des Pirelli Rosso 2, en 180 à l'arrière. J’aime cette philosophie, faire une moto accessible orientée jeune permis mais qui est fondamentalement construite comme une grande.
La conduite est aussi une bonne surprise. D’abord la position est plus sage que sur les autres Monster, ensuite le comportement dynamique de la 797 procure rapidement du plaisir. Bien lancée, elle encaisse les ordres du conducteur sans broncher. Le moteur a un peu de peine dans la première moitié de compte tour, mais ce 803 cm3 n’est pas aidé par les exigences légales. Dernier point qui me laisse perplexe: l’angle de braquage maximum est très vite atteint. Rien qu’en voulant me garer je me suis dis “Quoi ? Déjà ?”.
Celle qui aimerait être la première Ducati des jeunes motards a su se placer judicieusement sur le marché. La concurrence japonaise reste plus avantageuse, mais la prestation est un peu en retrait et Ducati régate pour un segment premium, avec les tarifs qui correspondent. Comptez CHF 9’990.- pour une Monster 797 rouge, ajoutez-y à choix 300.- pour l’avoir en noir ou blanc ainsi que 400.- pour une version 797+ (bulle saute vent et capot de selle assorti à la couleur de la moto).
Disponible dans les jours qui viennent dans les garages Ducati de Suisse, elle sera bien en vue pour la saison des journées portes-ouvertes qui commence.