Et l’électronique dans tout ça ? Il n’y en a pas des masses, juste ce qu’il faut en fait. Un ABS qui, jusqu’à présent, s’est montré transparent et un contrôle de traction réglable sur 4 niveaux, allant du plus interventionniste (niveau 3) jusqu’à la déconnexion de l’aide (niveau 0). Le tout paramétrable avec un simple et unique bouton au comodo gauche.
Le niveau 3 sera certainement très rassurant sous la pluie. Mais dans des conditions normales, n’espérez pas vous amuser un tant soit peu avec autant de castration. Plus vous descendrez dans l’assistance, plus la moto devient sympa, et honnêtement, le niveau 1 est déjà correct, à moins de débrancher complètement (la moto et le pilote) et de vouloir se tirer la bourre ! Et là on a une réponse immédiate mais bien plus fun…
Ok, à ce moment du test, je sais que la moto est fun, ultra facile et qu’elle parait joueuse quand on tape un peu dedans… Pas le choix, mon professionnalisme me pousse à aller virevolter dans les cols de nos montagnes pour vous faire un compte rendu des plus complets !
Le fait de partir au petit matin m’aura fait comprendre le bienfait du contrôle de traction. Même réglé sur 1, il m’a permis de ressentir la moto chasser de l’arrière sur le marquage routier avant que tout soit régulé sans que je n’ai eu besoin d’intervenir. Efficace !
Plus tard, les virages arrivent enfin. Et là, je me rends compte que mon premier avis était le bon. Ce train avant est génial. Les Bridgestone S21 montés d’origine augmentent certainement cette sensation. A aucun moment on n’a peur d’être pris en défaut par le grip.
Dans ces conditions en revanche, il est important de rester dans les tours. Tout arrive à partir de 6'000 tr/min, que ce soit le couple ou la puissance (et cette sonorité qui filerait une érection à un impuissant !). Malheureusement, quand je dis que tout arrive à ce moment là, ça veut aussi dire que rien ne se passe avant. C’est un 4 en ligne me direz vous, c’est vrai. Mais une louche de couple plus tôt aurait été la bienvenue. D’ailleurs, les amateurs de roues arrière seront un peu déçus car il est bien compliqué de lever la belle dans la partie basse du compte tour…
Bon, puisqu’on est dans la partie reproches, un détail m’a un peu chiffonné. En usage sportif, des commandes un peu plus en arrière (sans parler de commandes reculées) auraient été les bienvenues.
Pendant cette virée, j’aurais varié le rythme, allant de la balade bucolique jusqu’à l’excité de la poignée en passant par l’entre deux. En même temps ce moteur donne parfois l’impression de rouler pépère alors que le compteur de vitesse dit le contraire… Mais il y a quand même un détail qui vaut la peine d’en parler. Parce que cette GSX-S750 a perdu un litre de capacité avec son nouveau réservoir. Mais l’injection a été retravaillée pour répondre aux nouvelles normes castratrices Euro4. Résultat, j’ai pu faire un poil plus de 230 bornes avec un plein ! C’est super correct !
En rendant le nouveau jouet d’Hamamatsu chez MMRide, j’étais un peu partagé. Cette moto sait tout faire, mais il lui manque ce petit peps en plus qui ferait la différence. C’est au final un 4 cylindres traditionnel mais on aimerait que le répondant moteur aille avec l’agilité dont la GSX-S 750 fait preuve. Après, il faut aussi être logique, c’est un 71/2 et si on en veut plus, la grande sœur existe au catalogue Suzuki.
Quoi qu’il en soit, cette moto aura la capacité de ravir beaucoup de monde par sa polyvalence et sa simplicité.
On regretterait presque qu’elle n’existe pas en 35 kW car c’est une moto sur laquelle on peut apprendre énormément. Mais peut-être bien qu’on ne regrettera pas ce point bien longtemps puisque Suzuki travaille actuellement à donner l’accès à la GSX-S 750 aux jeunes permis. Et pour un(e) motard(e) qui commence, cette moto sera parfaite !