Chacun de ces modes de conduite est paramétrable et gérera différemment le DTC (pour Ducati Traction Control), le DWC (pour Ducati Wheelie Control), ou encore l’ABS Cornering siglé de la marque Bosch… Ouaip… du beau matos ! Et tout ça, la firme de Bologne l’a rassemblé sous la belle nomination Ducati Safety Pack (DSP).
Vient ensuite le choix cornélien de savoir si l’on souhaite le « simple » shifter ou si l’on préfère l’option « up & down ». Une simple pression sur le comodo vous permettra de sélectionner l’une ou l’autre des options du DQS (Ducati Quick Shift).
Des chevaux, du couple, de l’électronique, il y a de quoi avoir une brêle performante. Mais tout ca ne serait rien sans une partie cycle qui vaille la peine. Et là encore, la Ducati Monster 1200S est bien née. Et pour agrémenter le tout, le suédois Ohlins est de la partie, que ce soit pour les suspensions, dont la fourche de 48 mm. Et pour taper comme on aime dans ces suspattes, rien de mieux que des freins capables de ralentir un TGV lancé à bloc. En même temps, avec du Brembo M50, on ne pouvait pas s’attendre à autre chose.
Reste à voir si tout ce qu’on a sur le papier est aussi performant sur la route…
En dynamique, la première impression qui m’aura frappé, c’est cette sensation de tenir la roue avant entre mes mains. Un comportement sain mais rapidement, l’électronique un peu trop intrusif me gonfle et m’empêche de ressentir ce qu’il se passe sur la moto. C’est presque anémique. En même temps, toutes les assistances étaient au max. Ca ira bien sous un déluge mais là… Un petit arrêt sur le côté de la route, je libère modérément l’électronique.
Hummm, ça commence à venir… L’accélération se fait plus virile et j’ai enfin un aperçu du couple de la belle sans jamais être débordé. L’ABS se déclenche un peu trop facilement à mon goût mais je pourrais encore diminuer l’assistance par la suite, voire même le déconnecter.
Je dis souvent qu’un roadster, c’est la moto qui doit être capable de t’amener au boulot sans encombres, aller chercher ton pain le dimanche matin, et être le premier arrivé en haut d’un col quand on arsouille.
Ben là, la Ducat’ m’a montré qu’elle pouvait m’amener au boulot sans encombre. Et même que si l’envie d’emmener ma passagère préférée me prenait, il me suffirait de sortir la selle, et en enlevant deux petites vis, le capot de selle s’enlève super facilement. Simple, mais appréciable. D’autant plus que le confort du passager n’a pas été mis de côté. Quelques kilomètres parcourus avec mon SDS préféré auront suffit à avoir un retour positif de ce côté là.
En parlant de la selle, Ducati à également pensé aux petites tailles. Une fois la selle enlevée, il suffit de retirer deux petits ergots et de faire un réglage (ça dure au moins 4 secondes et demi) et voilà la moto suffisamment rabaissée pour que les petites tailles prennent autant leur pieds que les grands.
On regrette juste un peu cette chaleur que la Monster dégage au niveau des jambes… un vrai four qui pourra vous faire regretter une traversée de la ville…
Le boulot, le pain le dimanche matin, c’est bien, mais c’est pas pour ça qu’on veut une Ducati Monster 1200S… Alors, c’est parti pour l’arsouille !
Première chose indispensable pour une déconnexion totale, faire de même avec l’électronique. Le petit diable qui sommeille en moi se réveille et rien de tel qu’un petit monstre sur roues pour le laisser s’exprimer.
Une fois entièrement libre de s’exprimer, ça pousse. Mais jamais on n’a l’impression que c’est trop. On a un peu l’impression que ca vient en deux temps. D’abord, le couple. Imposant, viril, il déleste sans cesse la roue avant qui n’est plus contrôlée par l’anti-wheelie. Puis vient la puissance. L’allonge du bicylindre n’est évidemment pas infinie, mais elle est largement suffisante pour profiter des 150 chevaux qui tractent les 209 kg de la belle.
Je pars en direction de mon terrain de jeu et, avant d’attaquer correctement, je remarque qu’à un rythme « moyen », le down shift montre des signes de faiblesse. La vitesse descend dans un premier temps, avant de sauter et de me faire un faux point mort… Pas super rassurant, surtout en entrée de virage.
Paradoxalement, ce défaut s’estompe quand le rythme s’accélère. Rien à craindre en pleine bourre, ce n’est que lorsque l’on roule sur un « faux-rythme » que ce désagrément apparaît. En gros, il faut soit rouler pépère, soit attaquer comme un goret !
Mis à part ce souci, il n’y a rien d’autre à craindre. La partie cycle est démente d’efficacité dans les virolos. Il n’y aura aucune peine à être le roi du col au guidon de la Monster 1200S. Son large guidon et sa position légèrement sur l’avant permettent d’aborder chaque virage un peu plus fort et sans vraiment se fatiguer.
Ca ne veut pas dire que l’on sort indemne d’une virée sur la Ducat ! Vraiment pas même ! En fait, on arrive à l’approche d’un virage serré, on prend les freins. Là, il faut serrer la machine, fort. Les Brembo M50 vous plantent la fourche dans le goudron. Rapidement, on en vient à se dire qu’on va pouvoir freiner biiiieeeeennnnn plus tard.
Léger déhanchement, on pousse sur le large guidon intérieur et on inscrit la moto sur l’angle. Là, on est sur un rail, c’est sain, ca ne bouge pas et à nouveau, on se dit qu’on va pouvoir rentrer plus fort… Après, on ré-accélère. Et c’est au couple de s’exprimer, malmenant autant le pneu arrière autant qu’il épargne la roue avant qui elle, prend l’air. On pousse son rapport pour profiter de la puissance qui nous amène vers le prochain virage ou le bal de la Ducat’ pourra recommencer au plus grand plaisir de son pilote.
Finalement, la Ducati Monster 1200S n’est pas qu’une belle moto, performante etc… C’est surtout une machine qui possède sa propre aura. Une moto qui flatte l’égo de son proprio, que ce soit sur la route ou devant la terrasse d’un bar. Mais au prix de CHF 18'390.-, la plus belle des Monster a un de quoi faire mal au porte-monnaie avant de vous rendre fier de votre monture.