Pour vendre sa Yamaha 250 YZF, Ludovic a, comme tant d’autres, rédigé une petite annonce sur Le Bon Coin. Il s’agit d’une moto de cross, donc non homologuée pour une utilisation routière.
C’était un soir aux alentours de 18 heures, fin juillet, à Roche-la-Molière. Un jeune homme d’une vingtaine d’années s’est présenté. « Il a voulu essayer la moto, explique Ludovic. J’ai demandé à mon fils de fermer le portail afin qu’il puisse faire un tour. Je n’avais pas remarqué qu’il avait un complice. Ce dernier a ouvert le portail et les deux hommes ont disparu… avec notre moto et sans casque. »
« Je l’ai mise au prix d’un engin neuf, ce qui ne pouvait qu’attirer des individus mal intentionnés. J’ai donné un autre numéro de portable, une autre adresse. »
Au téléphone, la voix de l’acquéreur était identique. Une rencontre était prévue mais Ludovic avait pris soin de contacter les services de police. Un équipage de la brigade anticriminalité était sur place. Mais le ou les voleurs ont peut-être flairé le piège… Et personne ne s’est présenté.
« Ces motos sont particulièrement dangereuses sur route car préparées pour les circuits, précise Ludovic. Mais elles sont aussi très prisées par le marché parallèle car elles ne nécessitent pas de carte grise ni d’assurance. Ce qui pose également un problème en cas de vol : puisqu’elles ne sont pas assurées, il n’y a donc pas de remboursement possible. »
« Dans le milieu des motards, et surtout ceux qui font du cross sur circuit, tout le monde se connaît. Et nos engins sont repérables. »
Sa moto a bien été repérée par un motard, tournant sur les routes de Haute-Loire. Il a donc sans doute une chance de récupérer son engin. « C’est un domaine où l’absence de règles et de lois, pour ces engins non homologués, laisse une part belle à l’économie parallèle », précise un enquêteur altiligérien qui n’en est pas à sa première plainte.