
A la suite d’une étude mandatée par le canton, les glissières de sécurité jugées comme dangereuses dans le secteur des Crottes de Cheyres seront adaptées. L’analyse sera étendue à l’ensemble du territoire fribourgeois.
A la suite d’une étude menée par le Bureau de prévention des accidents (BPA) -mandaté par le canton de Fribourg -, des mesures seront prises pour sécuriser les glissières du tronçon des Crottes de Cheyres - situé entre Font et Cheyres - qui est considéré comme l’une des routes les plus dangereuses en Suisse romande. Sur quatorze glissières, cinq ont été jugées inadéquates et seront supprimées, trois peuvent être laissées telles quelles, cinq seront équipées d’un dispositif de protection inférieur et une sera modifiée du point de vue structurel. Les travaux seront effectués dès la première semaine d’août, a appris "La Liberté". L’étude sera ensuite étendue à l’ensemble du canton.
"De mauvais élève, le canton de Fribourg est devenu premier de classe", commente Claude Ruf, représentant romand de la Communauté d’intérêts des motards (CI-Motards). Il a malheureusement fallu une tragédie pour en arriver là. Le 24novembre dernier, un jeune motocycliste de 21 ans avait perdu la vie à Montagny-la-Ville après avoir chuté puis heurté la glissière métallique, celle-ci agissant comme une véritable guillotine. Ce drame avait suscité la colère des motards qui se battent depuis des années pour que les glissières soient sécurisées. Ceci peut être fait par exemple en ajoutant un deuxième rail afin de combler l’espace jusqu’au sol et de couvrir les piliers métalliques redoutés par les amateurs de deux-roues.
Le canton de Fribourg a rapidement réagi. Moins d’un mois plus tard, la glissière incriminée était sécurisée. Le Service des ponts et chaussées a ensuite mandaté le Bureau de prévention des accidents (BPA) pour qu’une étude soit faite sur la sécurité des motards en lien avec les glissières.
Le secteur des Crottes de Cheyres, considéré comme particulièrement dangereux, a été choisi pour y mener un projet-pilote. "L’analyse a été faite sur les 2,7 kilomètres du tronçon", informe le conseiller d’Etat Maurice Ropraz, directeur de l’Aménagement, de l’environnement et des constructions. Entre 2008 et 2012, seize accidents ont eu lieu sur cette route, dont six impliquaient des motards. Parmi ceux-ci, deux ont été blessés gravement, un légèrement. Une seule collision mettait en cause une glissière. Le montant des travaux qui seront effectués à cet endroit, est estimé à 40'000 francs.
Le canton de Fribourg ne compte pas en rester là. Une analyse sera faite dans le courant de l’automne sur les aménagements jugés comme dangereux par CI-Motards. "Nous avons retenu les endroits où les glissières, en cas de glissement du motard, pourraient causer des problèmes", souligne Claude Ruf. Sur les 50 kilomètres de glissières que compte le canton, 19 endroits seront passés sous la loupe. "Selon les résultats de l’étude, les adaptations nécessaires pourraient être faites avant la saison 2014", indique Maurice Ropraz.
Une fois ces 19 endroits sécurisés, l’étude va se concentrer sur les routes de montagne. "Ces routes sont très prisées des motards", constate Claude Morzier, responsable du projet au BPA. "Certaines font partie de la liste des 19 endroits alors que d’autres ne seront examinées que dans un deuxième temps." Les routes de Jaun, du Lac-Noir ou encore des Paccots seront analysées dans cette phase. Viendront ensuite les autres routes du canton, selon les priorités. Les coûts de l’ensemble de l’étude restent encore à déterminer.
"Nous avons à cœur d’assurer un maximum de sécurité aux usagers", commente Maurice Ropraz. "Les glissières de sécurité ont pour objectif notamment de sécuriser les maisons. Nous essayons de les adapter afin qu’elles soient également sécuritaires pour les motards."
Selon Claude Ruf, représentant romand de la Communauté d’intérêts des motards (CI-Motards), le canton de Fribourg peut être considéré comme pionnier en Suisse romande concernant les mesures entreprises pour la sécurité des motards. "J’étais sceptique au début mais, jusqu’à maintenant, les promesses sont tenues", note-t-il. "Il peut être cité en exemple." Peu de cantons ont fait une telle étude sur l’ensemble de leur réseau routier. "Le canton de Zurich est également en train de faire des analyses systématiques", informe Claude Morzier, du Bureau de prévention des accidents (BPA).
Après l’accident mortel survenu à Montagny-la-Ville le 24novembre dernier, CI-Motards a relancé l’ensemble des cantons de Suisse romande afin de les sensibiliser à la problématique. "Nous avons reçu des réponses assez diverses", remarque Claude Ruf. "Certains n’en voyaient pas la nécessité alors que d’autres étaient plus motivés. Le canton de Vaud est notamment en train de recenser les endroits critiques."