
Les «motards en colère» ont manifesté en masse samedi dans toute la France contre une éventuelle limitation de vitesse à 80 km/h sur le réseau secondaire, une «surenchère sécuritaire» qu’ils jugent contreproductive.
Selon la Fédération française des motards en colère (FFCM), ce sont des dizaines de milliers de motards qui ont défilé dans près de 80 villes. Dans le Bas-Rhin, plusieurs milliers ont formé un important cortège près de Strasbourg.
«Ce n’est pas la vitesse qui tue sur les routes, c’est le comportement des gens. Il faut former les citoyens dès l’école», assurait à Paris Jean-Marc Belotti, président de la FFCM de la capitale, où plusieurs milliers d’engins, motos japonaises, américaines, side-cars, Harley Davidson... ont défilé sous le soleil après s’être rassemblés sur l’esplanade du château de Vincennes.
Le 16 mai prochain, le Centre national de la sécurité routière (CNSR), dont l’avis ne sera que consultatif, doit étudier des recommandations pour réduire le nombre d’accidents de la route. Parmi elles, le passage de 90 à 80km/h de la vitesse autorisée sur les routes secondaires, où ont lieu 66% des accidents.
Selon les spécialistes de la sécurité routière, les limitations de vitesse, contrôlées depuis dix ans par les radars automatiques, ont participé à la baisse spectaculaire de la mortalité routière, passée de 7242 tués en 2002 à 3250 en 2013. L’objectif désormais fixé par le ministère de l’Intérieur: passer sous la barre des 2000 d’ici 2020.
Mais pour les motards en colère, envisager la baisse des accidents uniquement par le biais d’une réduction de la vitesse, en vertu de formules mathématiques «contestables», revient à ignorer les autres causes telles que le manque de vigilance, le non-respect des distances de sécurité... Ils soupçonnent aussi les autorités d’avoir pour objectif de «prolonger la rentabilité» des radars automatiques.