Depuis l'entrée en vigueur des nouvelles règles Via Sicura début 2014, les services d'urgences en intervention sont menacés des mêmes poursuites que n'importe quel conducteur. La situation contraint ambulanciers et pompiers à lever le pied, même en cas de réelle urgence.
Interrogé vendredi dans l'émission "On en parle" de la RTS, le porte-parole du Service de protection et sauvetage Lausanne (SPSL), qui regroupe ambulanciers et pompiers de la capitale vaudoise, confirme que ces derniers roulent moins vite. "Inconsciemment, c'est le cas", relève Michel Gandillon avant de déplorer: "C'est quelque part dramatique que l'ambulancier qui veut remplir au mieux sa mission se retrouve avec des sanctions qui mettent à mal l'exercice de sa fonction".
Conséquences plus importantes en montagne.
Jean-Marc Bellagamba, directeur de l’Organisation Cantonale Valaisanne des Secours (OCVS), confirme que cela pose problème lorsque le pronostic vital du patient est engagé - et tout particulièrement quand il faut accéder au fond des vallées où la vitesse du véhicule a beaucoup plus d’impact sur le temps d’intervention. "On demande aux ambulanciers de se précipiter urgemment avec lenteur et cette injonction paradoxale induit un certain stress", précise-t-il.
Daniel Burger, chef de service du pôle Ambulances Sud Fribourgeois à Vaulruz, explique que l'ambulancier qui commet une infraction doit rendre des justificatifs à la police. Pour une infraction majeure, il doit même s’adresser au procureur. Résultat: les rapports d’intervention doivent maintenant rendre compte du lieu, de l’heure et de la pathologie du blessé. Tout cela augmente évidemment le travail administratif des ambulanciers.
Assouplissement de la loi ?
Au niveau fédéral, le conseiller national genevois MCG Roger Golay compte déposer une initiative parlementaire lors de la session d’automne, dans le but d’assouplir la loi pour les feux bleus.