L’élu doit être entendu par les forces de l’ordre au sujet de la pose par sa commune de panneaux de signalisation artisanaux mettant en garde les automobilistes contre deux radars verbalisant les automobilistes grillant le feu rouge sur la N 20. « Il devra s’expliquer. La préfecture lui a demandé à plusieurs reprises de les retirer. Une procédure est ouverte », confirme-t-on au commissariat d’Arpajon.
Sur ces panneaux mis en place fin février, qui reprennent l’apparence des panneaux officiels avec notamment le triangle à bande rouge symbolisant le danger dans le code de la route les conducteurs peuvent lire « Attention freinage brutaux ». Un appareil photographique crépitant est dessiné à l’intérieur du triangle. Une manière évidente de signaler le risque de se faire flasher aux milliers d’automobilistes circulant sur cet axe très fréquenté ? « On ne signale pas le radar mais la zone de danger qui elle est bien réelle », affirme François Pelletant. « Le maire aurait pu accepter l’apposition de panneaux existants par exemple d’intersection à risque », avance la préfecture de l’Essonne.
Selon la municipalité, avant l’installation en 2011 des radars, il y avait en moyenne six accidents par an au carrefour concerné. « Depuis, leur nombre a doublé », assure-t-on en mairie. Une tendance qui avait également été observée dans les autres zones en Essonne où des feux sont désormais surveillés par des radars, comme à Brunoy. « Je ne vois pas où est la stratégie de la sécurité routière ici quand on voit une telle hausse de l’accidentologie », avance François Pelletant.
François Pelletant avec Christine Bayard, secrétaire générale de la Ligue de Défense des Conducteurs. (DR.)
Problèmes, ses panneaux faits maison « ne sont pas réglementaires, explique-t-on à la préfecture. Ils doivent impérativement être retirés. Le maire de Linas est parfaitement au courant de cette irrégularité puisque cela lui a été signifié à plusieurs reprises par écrit. Ses panneaux n’étant pas officiels et prévus par le code de la route, ils ne sont pas assimilables à un panneau de signalisation, donc illégaux. La seule issue est désormais la verbalisation. »
« La pose de ces panneaux est encadrée par un arrêté municipal qui n’a pas été contesté par la préfecture », affirme-t-il. Dans le même temps, avec l’aide de la Ligue de défense des conducteurs, il a lancé une pétition contre ces deux radars : 52 694 signatures ont déjà été enregistrées. « L’objectif de cette mobilisation est d’obtenir le retrait des radars de Linas et ainsi faire jurisprudence pour lancer une action contre les radars de feu rouge au niveau national », annonce la municipalité.