
Les policiers municipaux n’ont rien voulu savoir, même quand il leur a montré sa carte de grand invalide civil. 135 € d’amende.
"Ils n’ont rien voulu entendre, même lorsque je leur ai montré ma carte de grand invalide civil qui me permettait de me garer sur la place pour handicapés où j’avais stationné ma moto à trois roues pour mon rendez-vous chez le dermato que j’attendais depuis trois mois." Ludovic Briand, 44 ans, n’a pas eu gain de cause face à l’équipage de trois policiers municipaux qui l’a verbalisé le 30 juillet à 18h10 sur la petite place Jean-Georges: il a quitté les lieux avec une amende à 135 €.
"Je comprends que lorsqu’ils ont vu mon véhicule, sur lequel je ne peux pas afficher le macaron bleu de handicapé sauf à me le faire voler, ils aient voulu sévir. Mais je leur ai tout de suite prouvé ma bonne foi en leur présentant tous les documents", ressasse cet ancien chef boucher de la grande distribution de Chasseneuil, victime d’un terrible accident de trajet.
C’était il y a huit ans, et Ludovic Briand en garde encore de graves séquelles à la jambe droite. "C’était d’ailleurs l’objet de ma visite chez le dermato", soupire le motard, qui a fait aménager son beau Can-Am Spyder pour son handicap, avec toutes les commandes au guidon.
Les palabres entre le contrevenant et les policiers municipaux vont durer près d’une heure. Sous les yeux du dépanneur chargé d’embarquer la moto à trois roues à la fourrière. "Il avait déjà chargé ma moto sur son plateau... Heureusement, il a été cool", ajoute Ludovic Briand.
En effet, le chauffeur d’Inter Dépannage, le garage auto de la zone de Recoux à Soyaux qui assure la fourrière pour la ville d’Angoulême, a eu pitié de son infortuné "client".
"Il a descendu mon engin du plateau et ne m’a demandé de ne lui payer que les frais de déplacement de 15,14 € pour que je n’aie pas à payer en plus les frais d’enlèvement et une journée de fourrière", tient à saluer le motard handicapé. Un geste qui lui a fait économiser une bonne centaine d’euros.
S’estimant dans son bon droit, au-delà du fait que son macaron handicapé n’était pas visible sur son véhicule, Ludovic Briand a décidé de contester son PV à 135 €. En espérant que l’officier du ministère public qui étudiera sa requête en annulation fera preuve de la même intelligence que le dépanneur de la fourrière.