Tel est le résultat de l’analyse de l’accidentalité routière réalisée par le BPA (Bureau de prévention des accidents) dans son rapport SINUS 2015. Des problèmes connus comme la forte accidentalité des usagers de la route vulnérables à l’intérieur des localités doivent désormais être pris à bras-le-corps. Le rapport SINUS présente des voies possibles.
En 2014, 53 motocyclistes ont perdu la vie sur les routes helvétiques et 1199 autres ont été grièvement blessés.
L’évolution de l’accidentalité de ces usagers de la route varie selon le critère considéré. Points positifs: en 2014, le nombre de motocyclistes tués a atteint son niveau le plus bas. L’accidentalité des motards présente par ailleurs une nette tendance à la baisse: en 2014, le nombre de dommages corporels graves subis par ces usagers de la route ne représentait plus que les 3 ∕4 environ du chiffre de 2004.
Ce qui préoccupe en revanche, c’est le fait que le nombre de motocyclistes grièvement accidentés excède depuis 2009 celui des occupants de voitures de tourisme ayant subi un accident grave. Et l’écart ne cesse de s’accentuer.
L’analyse de l’accidentalité selon le type de motocycle (cylindrée) et la tranche d’âge montre en outre que l’évolution positive n’est pas généralisée. Ainsi, alors que le nombre de tués parmi les motocyclistes sur des engins de moins de 125cm3 a reculé de 72% durant la dernière décennie, celui pour les motocyclistes sur des machines de plus de 125cm3 a baissé d’à peine 46%.
A noter aussi les évolutions fortement divergentes de l’accidentalité selon les tranches d’âge. En effet, si le nombre de dommages corporels graves a été divisé par deux environ depuis 2004 pour les motocyclistes entre 18 et 44 ans, il a en revanche doublé pour ceux de plus de 64 ans, ce qui est d’autant plus lourd de conséquences que ces derniers ont, de loin, la létalité la plus élevée.
Environ un tiers des motocyclistes grièvement blessés ont eu un accident de type perte de maîtrise, les autres ayant subi des collisions avec d’autres usagers de la route. Pour ces dernières, il est intéressant de savoir qui les a causées. L’analyse en question montre que, pour plus de la moitié d’entre elles, l’usager antagoniste est seul responsable, alors que c’est le motocycliste dans un tiers des cas. Pour le reste (14% des collisions graves), les deux parties sont coresponsables.