En attendant le "feu vert" de notre guide, on profite de s’accoutumer aux commodos et de découvrir le bloc-compteur à affichage mixte digital/analogique. La Vulcan S affiche d’office sa simplicité, les commodos tombent naturellement sous les doigts de même que les informations de l’écran sont claires au premier coup d’oeil. On y trouve moultes informations, des trips habituels aux consommations moyennes et instantanées, sans oublier le fameux avertisseur de conduite écologique si cher à Kawasaki. D’ailleurs, on remarque que le bloc-compteur n’est autre que celui de la ER-6, ce qui répond à cette volonté de classer la Vulcan S parmi les motos au style urbain et jeune. De part et d’autre du compte-tours analogique se trouvent un indicateur de rapport engagé (en option : CHF 260.-) ainsi qu’une prise 12V (en option : CHF 31.-) pour les accessoires. On notera le choix inopportun des couleurs : le rouge du rapport engagé détonne quelque peu avec le bleu ciel de l’écran LCD et de l’aiguille du compte-tours.
Allons, ne tardons plus et démarrons le bicylindre en ligne ! Le Neimann se situe à l’extrémité avant du réservoir, inhabituel pour un cruiser mais plus pratique.
Un coup de démarreur plus tard et le twin prend vie. Discret à souhait ! Ce n’est pas au ralenti que l’on réveillera le voisinage, ni même en donnant quelques coups de gaz. Et il serait dommage de changer le silencieux d’échappement puisque celui d’origine est bien dessiné.
La commande d’embrayage offre la bonne consistance, ni trop dure, ni trop souple. Le point de friction se trouve sans peine et les démarrages sont ainsi facilités. Il faut dire que le twin a bien du couple et ce dès le ralenti ! Pour preuve, il suffit de lâcher l’embrayage sans même donner des gaz pour que la moto se mette en mouvement. Les apprentis-conducteurs et les jeunes permis n’auront aucun souci lors de la fameuse épreuve du démarrage en côte, assurément.
Ensuite, on enchaîne les rapports un à un, tout sur le couple. Une boîte de vitesse courte associée au généreux couple du bicylindre est la bonne recette dont bénéficie la Vulcan S. Même bas dans les tours, le moteur ne rechigne pas à tracter vigoureusement et les Dunlop StreetSmart encaissent sans broncher.
Le temps de traverser le coeur de la ville côtière de Vera, dans la région d’Almeria, pour se rendre compte de la maniabilité du custom. On se faufile d’une ruelle à l’autre sans effort et la Vulcan S fait preuve d’une grande stabilité à basse vitesse. La commande des gaz est facilement dosable et le moteur répond fidèlement. On ne regrette que de petits à-coups d'injection à la remise des gaz, entre 3'000 et 4'000 tours par minute. Ceci dit, il y a de fortes chances que Kawasaki résolve ce problème dans les mois à venir.
Conclusion, la ville fait partie de son terrain de jeu, on ne l’aurait pas cru !
Plus loin, en direction d'Almeria, la côte est bordée de reliefs. La route arpente les sommets escarpés et dessine d'agréables virolets à perte de vue. C'est l'occasion de découvrir la Vulcan S à rythme soutenu. C'est à nouveau sa maniabilité que l'on apprécie ! Son poids contenu et son châssis lui confèrent de très bonnes capacités dynamiques. Ses éléments de suspension, aussi, ont trouvé le parfait compromis entre confort et précision. On le remarque notamment en courbe et lorsqu'une dépression survient à ce moment, la Kawasaki ne saucissonne pas, ni ne se trouve déstabilisée.
Et, contrairement à nos appréhensions, avec ce cruiser, on peut prendre de l'angle ! Bien sûr, il ne s'agit pas d'une supersportive, mais si l'on compare aux autres cruisers du marché, la Vulcan S jouit d'une belle garde au sol, ce qui permet de repousser les vitesses de passage en courbe et augmenter le plaisir de conduite. De même, si un obstacle devait survenir au détour d'un virage, il y aura souvent assez de marge pour corriger la trajectoire en toute sécurité.
Côté motorisation, c'est aussi une bonne surprise ! Le bicylindre a du punch. Coupleux bas dans les tours, il permet d'enrouler sur le dernier rapport lorsque la limitation de vitesse est à 50km/h. Et, vigoureux dans la plage des mi-régimes, il permet de tenir la dragée à bon nombre d'autres motos lorsqu'il s'agit d'accélérer le rythme. Naturellement, avec 61cv, il n'y a pas le risque de voir nos bras s'allonger à la moindre accélération... Cependant, les performances sont franchement honorables pour un cruiser de cette cylindrée.