Le jour suivant, profitant d'une santé retrouvée, je me suis rendu en jeep à l'entrée de la vallée de Cocora, puis ai continue à pied à travers la jungle jusqu'à un sanctuaire de colibris. En chemin, j'ai trouve un appareil de photo numérique par terre. En visionnant quelques photos, j'ai pu identifier celui qui devait en être le propriétaire. J'ai donc enfilé cet appareil dans mon sac en me disant que j'allais très certainement retrouver son propriétaire. Quinze minutes plus tard, je faisais un heureux. Ce jeune français de Lyon avait mémorisé ses trois semaines de vacances en Colombie dans l'appareil et était très soulagé de retrouver son bien. En attendant la jeep qui devait nous ramener à Salento, nous avons fait plus ample connaissance. Il se trouve que Mathieu travaille dans une entreprise de transport maritime et il m'a gentiment proposé de m'aiguiller pour renvoyer la moto en Suisse par voie maritime (je suis depuis plusieurs semaines en contact avec des transitaires mais ai mille peines à obtenir quelque chose de concret et cette aide de Mathieu est la bienvenue). Le soir, nous sommes aller manger ensemble puis avons terminé la soirée autour d'une table de billard au mythique Danubio Hall.
C'est à regret que j'ai quitté Salento pour reprendre ma progression vers le nord. Depuis Salento, il me restait environ 280 km de route pour atteindre Bogota. L'expérience ayant démontré que cette distance peut représenter plus d'une journée de voyage dans ce pays montagneux, je me suis fixé pour but de m'approcher à une distance de moins de 100 km de la capitale. Parti de 2000 m d'altitude et à travers ces belles collines plantées de caféiers et de bananiers, je suis monté, sous une petite pluie, jusqu'à 3800 m. Il a fallu enfiler des couches au fur et à mesure de la montée. Puis, ce fut l'opération inverse en redescendant jusqu'à 400 m. J'ai passé la nuit à Honda, c'est un comble pour un motard équipe d'une Anglaise.
Tôt le lendemain matin, je me suis mis en route pour Bogota, ayant dans l'idée de profiter des rues désertées par la population scotchée derrière la télévision pour suivre son équipe nationale de football.
À un moment donné, j'ai bien cru que cette stratégie n'allait pas fonctionner. En effet, après plus de deux heures de route, je n'avais pas encore parcouru 100 km. Non seulement la route était sinueuse et entrecoupée par des zones de travaux, mais j'ai du composer avec un intense trafic de poids lourds.
Heureusement et alors qu'il ne restait plus qu'une cinquantaine de kilomètres à parcourir, je me suis retrouvé sur une autoroute de montagne et ai pu arriver en plein match dans les faubourgs de Bogota. C'est pratiquement sans poser le pied à terre que je suis arrivé à l'hôtel que j'avais réservé, dans le quartier historique de La Candelaria. Il ne me reste plus qu'à attendre sereinement ma chère fille Maroussia qui arrive demain soir.
Il est beaucoup question du Mundial dans cette nouvelle et ce n'est pas terminé. Peu désireux de suivre le match Suisse-France en solitaire, j'ai contacté l'ambassade de Suisse pour savoir si quelque chose était organisé au sein de la colonie helvétique pour suivre cette partie. La réponse a été négative mais j'ai été invite a me joindre à un petit groupe de collaborateurs de l'ambassade pour suivre le match dans un hôtel proche de notre représentation diplomatique. C'était sympathique mais inutile de vous dire que nous n'avons pas sabré le champagne !
Demain, samedi 21 juin, j'oublie le football et vais découvrir un peu plus la mégapole colombienne avec toujours en arrière pensée mon ami Billy et sa famille qui ont passé une partie de leur vie ici.
Hasta luego.