
Pourquoi le T-Max a du succès? Cela est-il dû à ses performances moteur, son châssis très équilibré proche d'une moto, son style classe et sportif? Il y a certainement de tout cela dans le succès du maxi-scoot' Yamaha. C'est pourquoi la firme aux diapasons, après avoir fait progressivement évoluer son produit, sort aujourd'hui un modèle qui évolue sur de nombreux points.
On lui a déjà beaucoup tourné autour depuis sa présentation, mais le gros scooter Yamaha fait toujours son petit effet. Doté d'un design plus agressif et sportif, il avertit tout de suite: j'ai changé, mec! Avec son feu arrière façon R1 2007, ses clignos et poignées passagers bien intégrés ou encore son support de plaque raisonnable, l'arrière du T-Max est plaisant. Le nouveau bras oscillant laisse apparaître une courroie de transmission, qui remplace la chaîne. Garantie 40'000 kilomètres, s'il vous plaît! De l'autre côté, on retrouve l'échappement, à l'aspect inchangé, ainsi qu'un frein arrière qui, lui, a bien grandi! 282 mm de diamètre pincés par deux étriers, pour un freinage plus équilibré. Costaud!
Si de l'extérieur, le T-Max change radicalement, ça bouge dedans aussi! La cylindrée augmente donc de 30cm3, le piston et le balancier d'équilibrage s'allègent. La transmission a évolué pour plus de motricité et l'injection est désormais confiée à des injecteurs 12 points, empruntés à la R6. Les pistons sont en aluminium forgé alors que le variateur reçoit un traitement au chrome pour diminuer les frictions. Résultat: 46,5 chevaux, soit 3 de mieux que l'ancien T-Max. Le couple n'est pas en reste, avec 52,3 Nm, pour une amélioration de 10%. Le tout avec une courroie qui grignote un peu de puissance...
En prenant le guidon du T-Max sur les rives du Lac Majeur, à Ascona (TI), je retrouve immédiatement le comportement agile et sain de la version 2011. Un nouveau guidon, monté sur des pontets, à la manière d'un roadster, apparaît pour 2012. Plus avancé qu'avant, il permet un positionnement encore meilleur et une maniabilité accrue. Les évolutions lentes devant notre photographe sont un régal. On place le T-Max d'un regard et on change de direction à l'envie. Tant mieux, car les eaux du lac ne sont qu'à quelques tours de roue... gaffe!
Après avoir bien profité du quai, nous le rendons aux piétons et partons nous aventurer dans Locarno pour trouver notre prochain spot photo. Le gros scoot' Yamaha se faufile aisément entre les files et s'extrait du trafic grâce à des relances toujours aussi efficaces. On se balance d'un angle à l'autre dans les ronds-points, on freine plus que tard pour laisser passer les piétons avant de repartir au son caractéristique du bicylindre japonais. Difficile d'imaginer mieux pour la ville. D'autant que le coffre, sous la selle, accepte toujours un casque intégral et une paire de gants. En route, il accueillera volontiers votre sac à dos et quelques menus effets. Du rangement, il y en a encore sous le tableau de bord! Si les iPhone ne passent plus dans le tiroir de gauche, le compartiment de droite ferme à clé et gardera volontiers vos biens sur un parking.
C'est pas le tout, mais on doit rouler avant la pause déjeuner! Direction la frontière italienne, en longeant le Lac Majeur, sur une jolie route qui serpente. En mode promenade, le T-Max n'a rien perdu de son confort. La selle large et moelleuse prend soin du derrière, pendant que la bulle protège le buste et la tête. Si quelques mouvements d'air se font ressentir, ils sont bien moins gênants que sur la version précédente. On enchaîne les courbes sans même y penser, on dépasse aussi facilement qu'à moto et on profite de la sonorité sympa du bestiau.
Après un bon repas et quelques minutes à prendre le soleil, on remonte en selle pour le gros morceau de la journée: les Centovalli!Un petit bijou de route qui relie Domodossola, en Italie, à Locarno, en Suisse. Pour arriver à la frontière, l'autoroute nous ouvre ses portes. Si le rythme avait augmenté au départ du restaurant, on s'est carrément lâchés sur la voie rapide! Pas trop non plus, juste de quoi vérifier que le T-Max respire bien... Et c'est le cas! Très stable à haute vitesse, il raffole des courbes rapides. La protection reste bonne, même sans relever la bulle (ce qui évite de sortir la boîte à outils...). Il faudra garder un oeil sur le compteur: on se retrouve vite... vite!
Arrivés dans le Centovalli, pour suivre deux compères bien énervés, je conserve un rythme soutenu malgré l'étroitesse de la route. Quel bonheur d'attaquer avec le T-Max! D'une pression sur les marche-pieds, il bondit d'un angle à l'autre et permet de belles inclinaisons. Si la garde au sol n'a pas augmenté, les béquilles viennent toutefois moins gêner vos élans sportifs. La position retravaillée offre un ressenti parfait de l'avant, dont aimeraient s'enorgueillir certaines motos! On n'hésite pas à tout balancer sur l'angle et à remettre les gaz très tôt. Le répondant du moteur est parfait dans ces petits virages et le T-Max garde sa trajectoire sans rechigner en sortie de courbe.
Au rayon freinage, rien à dire, tout y est! Que ce soit à l'avant ou à l'arrière, on jouit d'une belle puissance d'arrêt et d'un feeling extra. Même en entrant en courbe légèrement sur les freins, l'engin ne se relève pas et reste d'une stabilité bluffante avec un transfert de masses très limité. Pif, paf, re-paf, le T-Max se joue des courbes et vous avec! Arrivés à proximité de Locarno, l'arsouille prend fin et on retrouve nos esprits. La fatigue, elle, n'est pas au rendez-vous: ménagés par le confort du scooter, on repartirait bien s'avaler le Centovalli dans l'autre sens...
Dire qu'on s'est régalé au guidon du nouveau T-Max serait un doux euphémisme. Déjà au top les années précédentes, le Yamaha hausse encore le ton cette année. Malgré l'arrivée d'un maxi-scoot' BMW qui semble pouvoir lui faire un peu d'ombre, le T-Max peut voir venir. Son look plus agressif, son châssis optimisé et son moteur encore mieux rempli séduiront à coup sûr les derniers sceptiques. Le T-Max est un scooter hors-normes, aux multiples facettes. Le meilleur ami du motard, en somme. Quel comble pour un scooter!