Ces deux motos, nous les connaissions déjà puisque nous avions fait l’essai en février dernier sur le circuit du Castellet et sur les routes de campagne du Sud de la France (notre article). Enfin, pas tout à fait, car MV Agusta n’a pas trouvé mieux que de les décliner dans la fameuse version RR, le sport suprême de la production MV. Au menu des nouveautés, la firme de Varese n’y est pas allée avec le dos de la cuillère.
Premièrement, pour justifier ce double R, il fallait augmenter les valeurs de puissance et de couple du "tre pistoni". Après le travail des ingénieurs motoristes, on découvre sur le papier 15cv et 5Nm supplémentaires pour atteindre 140cv et 86Nm. En regard de la cylindrée, le rendement n’est de loin pas ridicule ! D’ailleurs, pour rappel, la supersportive F3 800 affiche juste 8cv de plus...
Côté partie-cycle, MV Agusta équipe ses beaux roadsters d’une toute nouvelle fourche Marzocchi entièrement en aluminium, et comme sur les versions "normales", complètement réglable. Du beau matos !
Du point de vue de l’électronique embarquée, les Brutale et Dragster satisferont les geeks. En plus des trois configurations de conduite de base proposées par défaut (Normal, Rain et Sport), il est possible de personnaliser jusque dans les moindres détails les paramètres de conduite (le niveau de contrôle de traction, le régime maximal, la sensibilité de la réponse à l’accélérateur, le frein-moteur, le couple, l’action de l’ABS). On pourrait passer des heures à affiner les réglages en fonction des conditions. Durant notre essai, nous nous sommes contentés du mode sport, le plus en phase avec la vocation des machines.
Mais encore, pour ces versions RR, MV Agusta adopte le nouvel ABS Bosch 9 Plus, plus réactif encore grâce à son capteur supplémentaire ; ceci au passage, il a la fonction anti-stoppie. Puis, pour des rétrogradages un peu virils, les Brutale et Dragster bénéficient d’un embrayage anti-dribble.
Et finalement, la cerise sur le gâteau se trouve au bout du pied gauche. Pour des passages de rapport aussi rapides que l’éclair, on peut désormais compter sur un quickshifter de dernière génération (EAS 2.0) capable de monter ET descendre les rapports.
Un poids plume annoncé à 168kg, 140 "cavalli" à la roue arrière assistés par un contrôle de traction, une partie-cycle affûtée, un ABS qui veille au grain à chaque effleurage des commandes de frein, ... à lire ces quelques caractéristiques, les dernières-nées de la firme de Varese semblent être de redoutables machines !
Mais lorsque l’on parle d’Italiennes, nous ne pouvons nous arrêter sur les chiffres et les descriptifs, parfois barbants. S’il y a bien un sujet à aborder, c’est celui du design. En Suisse, on a le SwissMade ; en Italie, c’est le "designed in Italy". La Brutale et la Dragster partagent la même base, seul l’arrière change radicalement sur la Dragster. Quand la Brutale se veut longue, fine et dynamique, la Dragster, elle, se la joue "bodybuilder" avec son arrière court qui projette visuellement les masses vers l’avant. En plus, les rétroviseurs sont montés en bout de guidon (bracelets en l’occurrence), ce qui accentue encore cette effet de largeur à l’avant. Et pour sa version RR, MV Agusta dote sa belle Dragster de jantes à rayons. L’alu fraisé et anodisé rouge pour le moyeu contrastant avec la large jante noire ou blanche selon le combo de couleurs choisi, le coup de coeur est assuré ! Quant à la Brutale, elle se contente de jantes noires brillantes au dessin elliptique. Et si l’on détaille, on se surprend même (en bien!) en voyant les tubes de fourche noirs encerclés par les fourreaux dorés ou rouges.
La seule fausse note est décernée au support de plaque de la Dragster. Il a aussi la fonction de garde-boue, ce qui lui donne une taille importante. Il aurait mieux valu intégrer les clignotants aux abords du feu arrière et loger un support de plaque minimaliste sous la selle...