Une fois n’est pas coutume en Espagne, la pluie s’est invitée pour cet essai routier. Nous avons eu beau implorer les dieux, la météo en a fait qu’à sa tête. Pluie battante et chaussée glissante, ce peut être le quotidien de nombreux motards qui se rendent au travail. A défaut de pleurer sur notre sort, tirons avantage de la situation !
La Kawasaki Z300, à l’instar de la Ninja 300, a été pensée pour satisfaire aux jeunes motards qui utilisent leur monture tous les jours et par tous les temps. Aussi, précisons que le marché asiatique est très friand de ce genre de petite cylindrée, et, là-bas, la météo n’est pas nécessairement au beau fixe 365 jours par an. De ce fait, Kawasaki s’est allié au fabricant de pneumatiques thaïlandais IRC pour développer le modèle RX-01 "Road Winner", d’abord tout spécialement pour la Ninja 300 et maintenant pour la Z300. La qualité première de ce pneu est d’offrir une bonne tenue de route sur route mouillée… Alors, voyons cela !
Le moteur s’ébroue au premier coup de démarreur. Avec le silencieux Akrapovic de cette version "performance", le po-po-po qui caractérise les bicylindres parallèles est bien présent, et ce n’est pas pour nous déplaire ! Ceci dit, avec la chicane, le silencieux porte bien son nom… et ne risque pas de réveiller votre voisinage au moindre coup de gaz. On dira plutôt qu’il se contente d’ennoblir les vocalises du twin. Par contre, à coup sûr, il apporte un style "racing" à la Z300 !
Les deux pieds bien au sol, les bras naturellement vers l’avant, le dos presque droit, la position de conduite est propice aux déplacements urbains comme à la conduite sportive dans les virolets de la campagne. Les deux rétroviseurs montés d’origine offrent un excellent champ de vision. Le bloc-compteur, mi-digital (vitesse et autres infos), mi-analogique (aiguille de compte-tours), propose toutes les informations nécessaires (trips, jauge d’essence, indicateur de conduite économique). Il ne manque qu’un indicateur de rapport engagé ; pour une moto destinée entre autres aux novices, c’est presque regrettable.
On saisit l’embrayage. Son action est très souple et ne demande aucun effort. En le relâchant, on remarque qu’il est aussi précis et, en donnant un soupçon de gaz, la moto s’élance.
A prime abord, ce qui surprend, c’est la boîte étagée courte. Bien que le moteur bénéficie d’une belle allonge (jusqu’à plus de 12’000tr/min), les premiers tours de roues surprendront ceux qui sont habitués des grosses cylindrées. Par contre, on remarque vite que le bicylindre fait preuve d’une souplesse agréable. Il accepte d’enrouler entre 2’000 et 6’000tr/min sans à-coup. En ville et à basse vitesse lors de manoeuvres, c’est un véritable atout ! Volontaire à tous les régimes, on peine à savoir quel rapport est engagé et on roule "au bruit" du moteur.
Dans la jungle urbaine, on a pu apprécier le confort de la suspension et l’agilité de la moto. Cette Z300 est un vélo à moteur ! Mais aussi, la souplesse de la commande d’embrayage a été salvatrice dans le trafic alterné inhérent à la ville.
Plus tard, dans les virolets des contreforts de la Catalogne, la petite Z a brillé par sa facilité et son comportement enjoué. Ce n’est même pas l’asphalte détrempé qui nous a mis sur la retenue. Saine, elle se laisse emmener d’un virage à l’autre en toute quiétude. Jusqu’à 7’000tr/min, le moteur répond en douceur ; plus haut dans les tours, il faut faire preuve de doigté pour éviter quelques petits à-coups d’injection. Une chose est certaine, le bicylindre a deux facettes : souple et disponible à bas régime et rageur dans les tours.