Reportage publié le 11 octobre 2015

Promosport 400 à Bresse - AcidMoto.ch était dans la course

Texte de Marc / Photo(s) de Malorie Liechti

Lorsque j’ai reçu par mail une invitation du responsable du département compétition de Yamaha Motor France pour disputer la manche de Bresse au guidon de la nouvelle R3 en catégorie Promosport 400, autant vous dire qu’il ne m’a pas fallu longtemps pour réfléchir et dire oui.

Notre essai de la Yamaha R3.

Le Championnat de France Promosport a trouvé sa vitesse de croisière depuis quelques années et ne désemplit pas, chaque catégorie faisant le plein de pilotes. Il permet également à ceux qui veulent s’essayer à la compétition moto de le faire à moindre coût au moyen de diverses formules de promotion.

Cette année, avec l’arrivée de nombreuses machines cubant aux alentours des 300cc, il a été décidé de lancer la catégorie Promo400. Au début de l’année pour la première manche, la grille était un peu famélique avec environ cinq ou six motos engagées, mais elle s’est très vite remplie pour arriver à quasiment vingt motos lors de la manche que j’ai disputé à Bresse fin août.

Au niveau des coûts, cette catégorie est très accessible, les machines engagées étant vendues CHF 5'890.-, il suffit de leur adjoindre un bon amortisseur, un carénage piste, des durites type aviation, une ligne d’échappement et "roulez jeunesse", vous pouvez vous aligner sur une gille de départ.

"Ma" R3 était pourvue d’une ligne complète Akrapovic qui la faisait sonner comme une vraie machine de course, à la limite de la réglementation d’ailleurs, mais l’important étant que ça passe. Par contre, j’étais un des seuls à avoir l’amortisseur d’origine. Au niveau de la déco, la R3 est flatteuse dans son coloris bleu, elle respire bon la compétition et un jeune s’identifiera rapidement à ses idoles qui courent sur les M1.

Mes jours de vacances étant comptés, je décide de débarquer avec ma photographe le vendredi soir sur le circuit et ainsi de faire l’impasse sur les essais libres des jeudi et vendredi. Pas trop grave, j’ai tourné sur le circuit de Bresse lors des journées AcidTrack en juillet et lors d’une autre sortie début août.

J’attaque les contrôles administratifs le samedi matin afin de pouvoir prendre part aux essais qualif' et après quelques tracasseries administratives auprès de la FFM pour faire reconnaître mon certificat médical du Bol d’Or, validé par la FIM donc et établi par un médecin suisse, j’obtiens pour finir le droit de payer ma licence.

Vient le moment d’enfiler la combi et de monter sur cette R3. La moto est toute petite et très étroite, cela sans pour autatn que l’on se sente coincé à son guidon. Il est aisé de bouger sur la selle et les commandes tombent assez naturellement sous les mains et les pieds. Moto de course oblige, ma boîte de vitesse est inversée, va falloir s’en souvenir lors de l’entrée en piste.

Après avoir entamé le dialogue avec un concurrent, ce dernier me dit de faire attention avec le grip des pneus, chose que je peux remarquer immédiatement dès l’accélération du premier virage à droite après l’entrée en piste.

Je veux bien que le but des Promosport soit de sortir un pilote du lot et de vouloir les placer un  maximum sur un pied d’égalité en ayant par exemple un seul fournisseur de pneus pour les courses ; mais là, mettre des Dunlop Alpha13 sur des machines de pistes, ça a autant de grip qu’un fer à repasser sur une patinoire... mais bon, tout le monde est à la même enseigne, donc gaaaaaaz ! Mais pas trop !

Je profite des premières minutes de la séance qualif' pour faire connaissance avec ma R3. La boîte est facile, les vitesses passent à la volée et il n’est pas difficile de tenir le moteur dans la zone de puissance. Il tracte également très bien en sortie de courbe occasionnant de belles dérives quand je tourne trop sèchement la poignée droite.

Il faut également dire que l’amortisseur d’origine, réglable uniquement en précontrainte avoue vite ses limites et peine à encaisser les gros appuis lors des grandes prises d’angle.

Sur le plus gros freinage au bout de la ligne droite du fond du circuit, avant de prendre l’épingle qui se négocie sur le second rapport, je remarque qu’il ne faut pas hésiter à tirer fortement sur le levier de droite pour obtenir un ralentissement efficace. La puissance de freinage est là, il manque juste du mordant, peut-être un problème de plaquettes sur ma machine.

Le grip des pneus étant limité, je remarque qu’il ne faut pas hésiter à déhancher de façon exagérée pour bien négocier les courbes et après avoir subi une ou deux erreurs lors des accélérations, en rétrogradant au lieu de passer le rapport supérieur, j’ai bien assimilé la boîte inversée et me lance dans le dernier tiers des vingt minutes qui me sont allouées dans la chasse d’un bon tour chrono.

En gardant une certaine marge, le but n’étant pas de donner du travail aux mécanos de Yamaha France, je me qualifie en neuvième position sur la grille de départ, mon objectif étant d’être dans les dix premiers on peut dire : mission remplie.

La première course a lieu dans l’après-midi, les mécanos me complètent le plein d’essence et cela suffit à partir rejoindre la pré-grille. Malgré le fait de n’avoir pas pris le départ d’une course depuis les 500 Miles de Magny-Cours l’année passée, je ne ressens pas de pression particulière et en profite pour discuter avec mon ombrella-boy des différences entre les championnats suisse et français.

Vient le moment du tour de formation pour rejoindre la grille départ. Je m’aligne à ma place et nous partons pour le tour de chauffe qui me permet pour la première fois de tenter un départ avec la R3. L’embrayage cire sans problème. Par contre, la première étant assez courte, il ne faut pas hésiter à passer les rapports assez vite. On rejoint tous sans encombres la ligne de départ.

L’homme au drapeau s’écarte, les feux s’allument puis s’éteignent très vite. Je me fais un peu surprendre et tire trop sur la première. Un ou deux concurrents en profitent immédiatement pour me passer, la course est sans pitié ! Je freine également un peu trop tôt à l’entrée de la première courbe, un autre concurrent en profite. Pendant le premier tour, je reste sagement derrière le pilote qui me précède pour reprendre un peu mes marques et celui-ci étant plus lent que moi, je décide de le passer lors du freinage au bout de la ligne droite lors du second tour.

Après cela, je me lance à la poursuite des deux autres pilotes qui m’ont passé et les rejoint au bout de trois ou quatre tours. On se bat à la régulière pendant une ronde. Quel plaisir de se passer et se repasser au gré des freinages un peu optimiste ou des accélérations où l’arrière se dérobe un peu. Pour finir, je parviens à prendre un peu de distance et termine la course à la position à laquelle je m’étais qualifié, c’est à dire neuvième.

Le soir un excellent repas "dégustation" (on a aussi bu de l’eau... mais pas trop) nous attendait au gîte qui nous hébergeait. Fort heureusement, j’avais un peu de temps avant le départ de la course du dimanche pour digérer.

Même procédure que la veille pour le départ, hormis que cette fois j’avais troqué mon ombrella-boy pour une ombrella-girl, ma photographe remplissant également cette office, quelle chance ! J’en profite pour lui promettre d’être prudent et de revenir entier.

Cette fois, je ne me suis pas raté pour le deuxième départ. J’ai bien fait ciré l’embrayage du petit twin et ai passé les rapports au bon moment. J’ai également reculé au maximum mon freinage en me plaçant à l’extérieur du gauche afin de me retrouver à l’intérieur du virage à droite qui suit immédiatement pour avoir un minimum de distance à parcourir. Pari gagnant car j’ai réussi à conserver ma place, pas mal pour un vieux face à cette horde de jeunots.

Je m’accroche à la roue du huitième  pendant deux tours et remarque que mon rythme est un peu supérieur au sien. Du coup je décide de le passer lors du gros freinage au bout de la ligne droite. Dans le même tour, dans le gauche à presque 180° qui se trouve en face des box, je vois le seul pilote sur la Duke 390 au tapis. Je passe ainsi septième !

Le sixième se touvant à quelques encablures de moi, je donne un effort pour le rejoindre et le recolle au tour suivant au freinage de la longue ligne droite du fond. Je me dis que c’est jouable, la sixième place est accessible ! Malheureusement, un excès d’optimisme dans le premier virage à droite qui suit me fait perdre l’arrière sur une ouverture trop franche de la poignée droite... ou quand le démon de la course refait surface.

Je me retrouve les fesses par terre, à glisser à côté de ma R3. Je me relève sans bobo, hormis à l’amour propre, ce qui est aussi le cas de la R3, mis à part un guidon tordu et un repose-pied abîmé, la petite sportive n’aura pas souffert. J’attends sagement la fin de la course vers les commissaire au milieu de la piste avant de charger la moto sur la remorque de la dépanneuse et de venir me confondre en excuse auprès du staff Yamaha et de ma photographe. Mais bon, promesse à moitié tenue, j’ai pas de bobo !

Vient maintenant le moment de se poser des questions. Pour ma part, et à mon grand âge, je retiendrais surtout qu’il est vraiment possible de se faire plaisir à moindre coût sur circuit, pas besoin de la dernière sportive à la mode qui développe 214,28 poneys pour avoir la banane sous le casque.

Il suffit de faire le total de l'offre de Yamaha Motor France : avec une moto à € 4'890.-, le pack à € 1'450.- comprenant la ligne d'échappement, le kit carénage, le kit déco, la protection de chaîne, la protection du levier de frein et un jeux de plaquettes de freins, il suffit d'ajouter un amortisseur Öhlins (offert à € 549.-) et les durites type aviation (offertes à € 110.-) pour avoir une R3 au top prête à disputer le Challenge R3.

Donc pour un peu moins de € 7'000.- vous avez une moto prête à prendre le départ d'un championnat, cela laisse de quoi emmener madame en vacances ou en week-end.

Cela démontre surtout qu’avec une fédération qui bouge, il n’est pas si compliqué que ça de mettre sur pied une coupe de promotion qui peut permettre aux jeunes, et au moins jeunes, de venir faire leurs premières armes sur circuit et pourquoi pas de sortir un futur talent.

Ma dernière question qui restera certainement en suspens : à quand cela en Suisse ? La balle est dans le camp de la FMS, mais vu comme le Championnat suisse de vitesse se meurt, ce n’est pas pour demain !

Si une telle coupe de promotion pouvait vous intéresser, n'hésitez pas à nous laisser un commentaires sur info [at] acidmoto.ch !
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