En s’inscrivant à la Cup, KTM et ADAC mettent la main au porte-monnaie pour vous aider. De cette façon, il vous faudra débourser € 7’200.- pour le kit course complet (au lieu de € 10’000.-) et € 2’500.- pour les frais d’engagement. Ainsi, pour moins de € 10’000.-, vous avez donc accès à une année de compétition.
Les explications générales c’est bien mais je vous vois déjà dire "il est gentil, mais c’est quoi le kit course ?" Pour commencer, c’est la moto. Une KTM RC390 stock. Mais elle vous sera livrée, en plus des pièces d’origine et des papiers pour l’immatriculer, avec les modifications nécessaires pour en faire une moto de course, à savoir : une ligne Akrapovic, des suspensions et amortisseur WP, des commandes reculées (avec ses commandes inversées), des disques de frein waves, des leviers "flip" bien efficaces en cas de chute et les carénages fibres.
Petite précision qui n’est pas des moindres... la moto et toutes les pièces vous appartiennent intégralement ! Si, à la fin de la saison, il vous vient l’idée de vouloir la vendre, c’est votre droit !
Les frais d’engagement, pour leur part, incluent : un ensemble de produits de la marque Motul pour l’entretien de la moto, un casque, quatre jours d’entraînement sur piste au début de la saison avec le reste du groupe, toutes les inscriptions pour les courses de la saison.
A savoir que chaque week-end de course débute le vendredi avec une séance d’essai, suivi de deux séances qualif’ le samedi et la course le dimanche, cela fait pas mal de roulage !
Et l’entretien, me direz-vous, il est au frais de qui ? Eh bien du pilote. Mais rassurez-vous, il n’est vraiment pas fastidieux. Tous les moteurs sont plombés pour éviter toute modification. Dès lors, un forfait de € 500.- est demandé par l’ADAC pour effectuer la révision du moteur toutes les 50 heures d’utilisation. Cela reste très correct ! Et s’il y a d’autres frais à prévoir, cela sera sur devis, aucune mauvaise surprise !
Le reste de l’entretien ? Philippe répond très honnêtement : "Je fais une vidange toute les cinq heures, mais l’huile est offerte donc ça ne coûte pour ainsi dire rien." Mais pour le reste, il y a quand même les plaquettes, les pneus... !? "Oui, mais ce sont des motos légères, qui ne prennent pas des vitesses faramineuses, donc tu arrives à faire la saison avec deux jeux de pneus et pareil pour les plaquettes !" Et vu que les pneus sont les mêmes peu importe la météo, il n’y a même pas besoin, dans l’absolu d’acheter une deuxième paire de jantes...
Ok, maintenant, on en sait beaucoup plus sur la Cup mais au final, ça rapporte quoi ? Ma question à Dupasquier n’était pas innocente. Je voulais connaître l’implication de la marque autrichienne dans ce championnat. A nouveau, Philippe connaît son sujet. "Si tu finis dans le top 3 à la fin de la saison, tu obtiens une WildCard pour les sélections de la RedBull Rookie Cup, qui n’est autre que l’antichambre du Moto3. Et quel que soit le résultat de cette sélection, l’ADAC et KTM apportent leur soutien financier au premier du classement pour l’année suivante." Intéressant, KTM s’implique donc vraiment dans le but de trouver des pilotes qui pourront, par la suite, porter la marque au plus haut niveau.
Après avoir été enrichi en explications, c’est maintenant en expérience que je vais apprendre. J’enfile ma combinaison et je vais pouvoir essayer les différents modèles sur le circuit de Lignières. Le tout en même temps que les jeunes qui viennent montrer leurs capacités et, cerise sur le gâteau, en même temps que le jeune Jason Dupasquier.
Ce minot de quatorze ans vient de terminer sa première saison dans la KTM RC Cup. Continuellement en progrès, il aura terminé sa saison sur un podium (3e place) et une très honorable 5e place au général alors qu’il devait apprendre tous les circuits. Chapeau ! Et très rapidement, on va comprendre ce que ça veut dire...
Les différences entre les modèles ? C’est fou, avec aussi peu de modifications, la moto est vraiment différente. En passant d’un modèle à l’autre, la 390 stock paraît lourde. Dans les courbes qu’offre le circuit de Lignières, elle devient plus physique pour garder la bonne trajectoire. Pour le fun, il faut savoir que le fond du circuit se trouve sous les arbres et qu’en cette période, les feuilles tombent. La trajectoire dans cette portion du circuit est donc "dessinée" au sol, le passage répété des motos faisant s’écarter les feuilles mortes.
C’est de cette trajectoire-là que je parle quand je dis qu’elle est plus difficile à garder. Il faut mettre beaucoup plus de poids sur l’extérieur de la moto pour la garder à l’intérieur du virage. Et d’un autre côté, en agissant de la sorte, on se confronte à un autre problème dû au matériel d’origine : la garde au sol insuffisante. Le bruit des cale-pieds qui frottent le bitume se mêle à celui du monocylindre et de l’échappement. En soit, le bruit de l’appendice qui frotte n’est pas dérangeant mais ça déséquilibre quand même un peu...