La petite équipe, qui fait également rouler Lucas Pellicari et Tim Jaunin en championnat suisse, fait son chemin, malgré le manque d’engouement de sponsors régionaux. Rencontre avec celui par qui tout a commencé: Alain Pellicari, le team-manager.
Alain Pellicari: J’ai fondé le Pellicari Design MX-team en 2010, avec deux pilotes: mon fils Lucas et Tim Jaunin en championnat suisse Junior. Julien n’avait pas de guidon pour cette année et on l’a donc fait entrer dans l’équipe. L’idée a germé de monter un team autour de lui et d’aller chercher le titre mondial. Aujourd’hui, l’équipe est composée de neuf personnes, dont nos trois pilotes.
Totalement, oui. Après avoir vu sa prestation à Genève, on s’est dit que cela faisait plusieurs années qu’il était dans le top-10 en MX-1 mais qu’on ne parlait pas de lui. Pour nous et pour nos sponsors, ce n’était pas viable de repartir en MX-1. On a pensé que le fait d’être en tête du championnat MX-3 apporterait plus de retombées médiatiques, et c’est le cas actuellement.
On est un petit team par rapport aux usines, comme c’est souvent le cas. Je pense pourtant qu’en mondial MX-3, on n’est pas ridicules, surtout avec les résultats de Julien. Bon, c’est vrai qu’à la première course, à Valence, comparés aux usines qui étaient là avec les semi-remorques, nous nous sentions tout petits! C’est surtout au niveau des moyens: on n’a pas du tout les mêmes moyens qu’eux, c’est clair.
C’est à peu près 350’000 francs suisses pour l’année, pour tout le team. C’est un budget calculé en début de saison, mais qu’on va revoir à la hausse. On a eu pas mal de casses mécaniques qui n’étaient pas prévues, bien évidemment, et ça chiffre tout de suite…
En championnat Suisse, on a une douzaine de courses. En comptant les courses de préparation en Suisse et en France, cela fait une trentaine de courses par année. Pour le MX-3, on a dix courses cette saison. Il y en avait quinze mais l’organisateur en a annulé. Julien fait aussi quelques courses du championnat suisse, quand il est là.
Il y a de gros déplacements, oui: on part en Grèce, en Bulgarie… même en Finlande pour la prochaine course! C’est une aventure humaine extraordinaire, mais en même temps très difficile à gérer, parce qu’on n’a pas l’expérience. Je n’ai pas l’expérience, l’équipe non plus et on rencontre quelques problèmes qui sont liés à ça. Au niveau financier, c’est aussi vraiment dur de donner à Julien tout le matériel dont il a besoin, notamment du fait qu’on ne reçoit aucune aide de Honda.
Tim a fait un top 3 l’an dernier en championnat Suisse Junior, on était parti pour un top 5 en Elite. Ça ne s’est pas très bien passé sur les deux premières courses, puisqu’il n’est que quinzième du championnat. Mais on va travailler pour qu’il atteigne ses objectifs. Pour Lucas, l’objectif est un top 10 en championnat Suisse Junior.
Je me pose aussi cette question et je ne trouve pas la réponse. Je pense qu’on n’a pas une mentalité basée sur la moto, en Suisse. Ça effraie les gens, ça fait du bruit, on n’aime pas ça. Quand on voit ce qui se passe ailleurs… Sur une course en France, on nous a accueillis comme des rois, c’est le cas de le dire. Quand on est sur Suisse, c’est une toute autre mentalité.
On est un team 100% suisse, 100% genevois, mais nos gros sponsors sont presque tous étrangers, hormis Coficap, Ideal Chimic et quelques petits partenaires. On a des sponsors français, portugais, américains… Je ne comprends pas. On a pourtant de très bons produits en Suisse, comme des huiles moteurs, des pièces… Quand on voit qu’un concessionnaire Honda genevois n’est pas intéressé à fournir quelques pièces ou une moto à Julien, je ne comprends pas.