Bryan Leu: Alors, ça c'est plutôt grâce à mon père. Lui-même, quand j'étais petit, faisait le championnat suisse avec sa Kawasaki. Du coup, je l'ai accompagné sur pas mal de circuits. Après, j'ai commencé aux alentours de 10 ans, à faire des petites sorties, comme ça, avec le Norton, sur d'anciennes motos qu'il avait.
En 2010, on a pu racheter l'ancienne Yamaha R6 de Blaise Labarthe et on a eu l'occasion de commencer ce championnat. Une super expérience et du coup on en est là aujourd'hui.
Oui exact, j'ai commencé sur des Yamaha RDLC et aussi une Suzuki RG 250. J'étais tout petit, tellement petit que je suis tombé en prégrille, lors d'une sortie Norton au Castellet... j'arrivais pas à toucher le sol à l'arrêt! C'était pas mal! (Rires)
Le niveau! On s'y attend un peu, mais c'était vraiment dur, parce que je ne connaissais pas la moto, pas les pneus... bref, je connaissais rien du tout! On a débarqué là-dedans, pour régler les suspensions on était paumés. 2010, c'était vraiment super dur. On a bien galéré! (Rires). C'était un rêve de gamin, j'étais quand-même super content. Et c'était instructif!
Aaaaaaah, je suis étudiant, et c'est pas facile non plus! (Rires)
J'étudie le génie électrique à Yverdon, tout ce qui est systèmes embarqués, pour faire de la gestion électronique... Je vais me spécialiser, mais pour l'instant c'est assez global. C'est une haute-école, ça prend pas mal de temps, donc c'est pas facile. J'aurais bien voulu faire un repas de soutien, par exemple, mais c'est impossible à organiser, juste mon père et moi... C'est assez mortel!
Non non, on continue les deux en même-temps. Pour l'instant l'école ça va bien et c'est le plus important. Mon père et moi avons décidé de refaire une année, avec une très bonne moto. Le premier et le second du championnat ont changé de catégorie, donc cette saison... 'faut être champion suisse! (Rires)
En fait, elle vient du préparateur de la Dark Dog Academy, MG Compétition, en France voisine. Mon père travaillait avec le proprio à l'époque et a gardé de bonnes relations. On s'est fait monté une moto, en quelque sorte, à partir des pièces de réserve qu'ils avaient.
Du coup on repart avec une moto neuve, un moteur neuf: c'est le pied! J'ai eu l'occasion de l'essayer à Lédenon puis à Magny-Cours... whouf, ça marche! Je dois encore changer les carénages pour ceux de la saison 2012, on ne les a pas encore reçus.
Ouais c'est l'objectif, voilà! (Rires)
Sébastien (Suchet, champion 2011) est monté en championnat d'Europe et Bürri est passé en 1000. Il y aura peut-être de nouveaux arrivants, il faudra être régulier, ne pas tomber... Le but c'est de m'améliorer partout et on verra bien au fur et à mesure du championnat.
C'est familial, vraiment familial. On a deux, trois personnes qui viennent nous aider un peu sur les circuits, pour l'organisation. Pour tout ce qui est mécanique, c'est mon père et moi.
Je m'aperçois que ça ne marche pas trop mal. Je ne sais pas comment dire, mais on se comprend tellement bien mon père et moi que, quand je rentre de session, on parle deux minutes et paf, on sait quoi faire. Ça coule de source, en quelque sorte. C'est super pour ça. Comme il a été lui aussi pilote, il me donne plein de conseils.
Ouais, le premier sponsor, c'est papa, on va dire! (Rires) Il a investi beaucoup. En 2010 et 2011, j'avais deux ou trois amis de mon père qui m'ont sponsorisé et qui, par chance, continuent avec moi. En gros, il faudrait trouver 25'000 francs, pour faire le minimum. Pour une saison, on arrive facilement à 50'000 francs. Donc on se débrouille un peu: j'ai par exemple construit une servante mobile plutôt que d'en acheter une.
J'ai essayé de contacter des gens, des entreprises. Je me suis pris quelques râteaux, c'est normal! (Rires) Cette année, Pichard Racing m'aide pour les pièces, on m'aide aussi pour les pneus. C'est un engrenage qui se met en route gentiment, mais c'est dur. En Suisse, vu qu'il n'y a pas de circuits, le championnat n'est pas très médiatisé, donc il y a peu d'intérêt pour les entreprises.
Personnellement, le but est toujours d'aller plus haut, c'est clair et net. Mais si l'école, ça ne joue pas, ça va être difficile de continuer. Il faut aussi voir au fur et à mesure de la saison: si on est bien placé, tout se met en place pour la saison d'après. On verra!
Je remercie déjà tous mes sponsors qui m'aident, ils sont sur mon site! Et mes parents surtout, parce que sans eux, rien ne serait possible. Merci aussi à tous les gens autour de moi qui m'aident, de quelque façon que ce soit.