
Commençons par celui qui a fait couler tant d'encre avec son arrivée direct du Moto3 au MotoGP sans passer par la case Moto2, le jeune Jack Miller. On peut constater qu'il aura tenu son rang et que bien qu'il lui reste beaucoup à apprendre, il aura démontré un sacré potentiel.
Lucio Cecchinello : « Avec Jack nous savons que nous sommes face à un projet très spécial. Si on s’en tient au positif, on peut dire que Miller est déjà aussi rapide que Laverty et presqu’autant Hayden (il termine à 0,7 de l’Américain). En plus, selon moi, la RCV à soupapes pneumatiques et électronique Magneti Marelli n’est pas encore à 100% de son potentiel. En regardant les données de la télémétrie, nous voyons que Jack dispose d’atouts très importants, le freinage par exemple. En outre, au niveau de la rapidité, il est déjà dans le sillage des meilleurs: c’est encourageant et ça nous donne de l'espoir. En revanche, il y a beaucoup de travail à effectuer sur son style de pilotage, parce qu'il est encore trop proche de celui du Moto3: peu de mouvement sur la selle, il se penche beaucoup, il passe beaucoup de temps sur l’angle ».
Venons maintenant à Cal Crutchlow qui après une année qui n'aura pas comblé ses espérances chez Ducati, semble avoir retrouvé la sérénité depuis qu'il a rejoint l'équipe LCR, bien plus proche de ce qu'il avait connu chez Tech3.
Lucio Cecchinello : « Le bilan est positif, notamment en ce qui concerne Cal Crutchlow; nous sommes à la position où nous devions nous trouver (troisième à 0,543s de Marquez). Mais, bien entendu, nous ne pouvons pas nous pavaner, nous devons continuer à travailler parce qu'ils sont tous là.
Cal n’est pas un pilote qui s’entraîne avec la moto durant l'hiver; après Valence, il n’a plus roulé. Quand il est arrivé à Sepang1, il nous avait mis en garde en nous demandant de ne pas trop s’attacher au temps qu'il ferait, parce qu’il avait l’intention de les aborder avec calme, histoire d’éviter les blessures lors du premier test comme cela avait déjà été le cas dans le passé. Il nous a assuré qu'il serait prêt pour le Qatar et, lors du second test, les améliorations ont été évidentes. Et puis, sans aucun doute, nous avons également effectué nous-même un pas en avant. Cal avait commencé le test précédent avec toutes les données de Stefan Bradl et nous avons dû trouver «sa» façon de piloter. Crutchlow, par exemple, nécessite des réglages de suspension plus durs, notamment parce qu'il est plus lourd, mais pas seulement ! Cal mord sur les freins, il est très violent sur les freins, il brutalise plus la moto que les autres. Nous devons améliorer cet aspect, mais par rapport au premier test, nous avons déjà fait un pas en avant ! »