La saison 2016 sera en effet l’occasion d’introduire en MotoGP™ l’un des changements les plus importants depuis le lancement de l’ère des 4-temps en 2002. Au boîtier électronique qui était déjà imposé l’an dernier s’ajoute effectivement cette année un logiciel ECU unique qui devrait niveler les performances des prototypes de la grille MotoGP™, réduire les écarts et contribuer à des courses toujours plus serrées.
L’arrivée du logiciel unique n’est pas la seule nouveauté technique puisque les pilotes utiliseront de tous nouveaux pneus développés par Michelin, le nouveau Fournisseur Officiel de pneus du MotoGP™.
De tous les pilotes de la grille MotoGP™ 2016, c’est le Champion du Monde en titre Jorge Lorenzo (Movistar Yamaha MotoGP) qui semble s’être le mieux adapté à la nouvelle formule. Le Majorquin avait très nettement dominé ses adversaires en Malaisie lors du premier rendez-vous de l’année et comptait de nouveau plus d’une demi-seconde d’avance à l’issue du Test de Losail. Après avoir manqué de chance au Qatar en 2014 et en 2015, Lorenzo voudra frapper fort dès ce week-end pour entamer la défense de son titre, sur un circuit où il n’a jamais manqué le podium en MotoGP™ et s’était imposé depuis la pole position en 2012 comme en 2013.
Si l’on pouvait s’attendre aux performances hivernales de l’Espagnol, celles de son compatriote Maverick Viñales (Team Suzuki Ecstar) ont été la grande surprise de la pré-saison. Après une première saison assez réussie, Viñales et Suzuki semblent d’ores et déjà prêts à partir à la conquête du podium et disposeront pour ce faire d’une GSX-RR désormais équipée d’une boîte de vitesses seamless. La pré-saison n’a pas été aussi productive du côté de son coéquipier Aleix Espargaró, en manque de confiance lors des derniers essais mais toujours aussi déterminé à se rapprocher des places d’honneur.
Après une lutte sans merci qui s’est terminée sur une amère déception lors de la dernière course de l’année, Valentino Rossi repart en piste avec en ligne de mire un dixième titre mondial. Le Docteur a gagné trois fois au Qatar dans sa carrière et notamment l’an dernier, où il s’était imposé devant les Ducati de ses compatriotes italiens Andrea Iannone et Andrea Dovizioso. Doyen de la grille MotoGP™, Rossi n’a plus grand chose à prouver mais continue à se battre avec la même passion et le même désir que lors de ses débuts en Grand Prix, en 1996.
Champion du Monde lors de ses deux premières années dans la catégorie reine, Marc Márquez (Repsol Honda Team) a eu une troisième saison beaucoup plus compliquée qu'il ne pouvait l’envisager. Sur une RC213V trop agressive, le pilote espagnol a chuté à pas moins de six reprises l’an dernier mais demeure parmi les principaux prétendants à la victoire, notamment après avoir été l’un des pilotes les plus réguliers sur rythme de course au Test de Losail. Opéré dès le début de la saison, Dani Pedrosa avait eu une année 2015 encore plus difficile que celle de son coéquipier mais avait néanmoins réussi à renouer avec la victoire.
En dehors de Viñales, Scott Redding (Octo Pramac Yakhnich) est l’un des autres pilotes qui étaient en progrès durant la pré-saison et était le premier pilote Ducati à la fin du Test de Losail. Son coéquipier Danilo Petrucci n’avait de son côté pas participé à ces essais après s’être fracturé la main droite à Phillip Island et tentera de faire son retour en piste ce week-end, sans avoir complètement récupéré de sa blessure.
Sur le podium de Losail en 2015, Iannone et Dovizioso tenteront de s’adapter au plus vite à la Desmosedici GP 2016 afin de reprendre la première place au sein du clan Ducati, qui demeure en quête de sa première victoire depuis celle de Casey Stoner au GP d’Australie de 2010.
Cal Crutchlow reste dans le même team pour la première fois en trois ans et continuera donc de défendre les couleurs du team LCR après avoir été le pilote Honda le mieux classé au Test de Losail. Le Britannique avait fini ses essais sur une vilaine chute mais s’en était rapidement remis et est d’ores et déjà prêt à reprendre la compétition.
Crutchlow et Redding n’ont pas été les seuls pilotes satellites à se distinguer durant la pré-saison puisque Héctor Barberá et Loris Baz (Avintia Racing) se sont régulièrement retrouvés dans le Top 10. Après une chute incroyable à Sepang, le Français avait terminé le Test de Losail avec le quatorzième temps mais avec très peu de retard sur ceux qui le précédaient et pourrait bien créer la surprise en début de saison.
2015 sera une année décisive pour Pol Espargaró et Bradley Smith, qui convoitent toujours une place dans un team officiel et n'auront vraisemblablement pas l'option de prolonger dans le team Monster Yamaha Tech3, qui garde la vocation d’amener de jeunes talents au plus haut niveau.
Encore en phase de rééducation après s’être fait une double fracture de la jambe droite en début d’année, Jack Miller (Estrella Galicia 0,0 Marc VDS) devra lui aussi faire ses preuves tandis que 2016 sera davantage un apprentissage pour son coéquipier Tito Rabat, seul rookie de la catégorie pour cette année.
Stefan Bradl et Álvaro Bautista (Aprilia Racing Team Gresini) ont récemment étrenné la nouvelle RS-GP 2016 mais ont encore un long travail de développement à faire avant de pouvoir prétendre aux résultats espérés.
Yonny Hernández et Eugene Laverty (Aspar MotoGP Team) seront eux aussi en quête de progrès et désireux de produire des performances semblables à celles de Barberá et de Baz, qui courent eux aussi sur Ducati GP14.2 cette année.