Culture sportive moto, deuxième partie: le Superbike

Au fil de nos news, vous avez suivi l’actualité des catégories des courses moto les plus connues. Avec quelques interviews, vous avez aussi découvert des acteurs de catégories moins médiatisées. Par ces articles en plusieurs parties, notre souhait serait de faire briller les yeux de ceux qui suivent ces sports, mais aussi de faire découvrir certaines disciplines et pourquoi pas faire naître un nouvel intérêt.

Aujourd'hui, place au... Superbike

Revenons un peu en arrière. Dans l’article traitant du Championnat du monde de vitesse moto, nous évoquions le passé des Grands Prix. Débutés sur simple route fermée puis déplacés sur des circuits permanents. Mais aussi disputés avec des motos de production, transformées pour ensuite devenir des prototypes.

Vers 1960, aux Etats-Unis, se courait déjà un championnat dans lequel les motos étaient équipées de moteurs atteignant 1100cm³. Ce championnat a vu des bagarres d’anthologie entre Kawasaki, BMW, Ducati et même Moto Guzzi. Cela a duré jusqu’à l’arrive de machines de Grand-Prix, malgré tout dérivées de la série, dont les moteurs 2 temps de 700-750cm³ leur faisaient survoler chaque course.

En 1976, l'American Motorcyclist Association (AMA) décide d’organiser un championnat exclusivement réservé aux machines à moteurs 4-temps.

Dès 1988, la FIM (Fédération Internationale de Motocyclisme) organise le premier championnat Mondial de Superbike. Avec une année de retard sur ce que la FIM prévoyait, neuf courses ont été organisées. Six en Europe et les trois autres au Japon, en Australie et en Nouvelle-Zélande. Etonnamment, il n’y a pas eu de course en Italie qui, malgré son championnat national, ne voulait pas d’une compétition mondiale. L’année d’après, ce sont onze week-ends qui ont été inscrits au calendrier.

Le succès de cette catégorie peut être attribué à une volonté: permettre aux constructeurs qui ne veulent pas produire un coûteux prototype pour participer aux Grands Prix de courir avec leurs machines de production, modifiées selon le règlement. Ils aimaient alors utiliser le slogan « Gagner le dimanche pour vendre le lundi ». Par la même occasion, des écuries aux moyens relativement limités se sont vues ouvrir les portes d’une compétition mondiale qui a su plaire à un très large public.

Certains points du règlement ont notamment permis à Ducati d’attirer l’attention sur les marques européenne; alors que les années précédentes, ils subissaient la suprématie japonaise. Les moteurs quatre cylindres étaient limités à 750cm³ alors que les bicylindres pouvaient cuber 1000cm³. En 2003, le règlement permet à tous de rouler en 1000cm³ puis en 2008, les bicylindres passent à 1200cm³. Reste que Ducati s’est adjugé dix-sept des ving-quatre titres constructeurs décernés jusqu’alors.

En 2012, le World Superbike se court sur quatorze week-ends et autant de circuits. Le vendredi se déroulent une séance d’essais libres de soixante minutes et une séance d’essais chronométrés de même durée. Le samedi, on dispose d'une séance d’essais qualificatifs de quarante-cinq minutes suivie de quarante-cinq minutes libres. En milieu d’après-midi se court la Superpole.

Les seize pilotes les plus rapides en qualifications sont sélectionnés pour la Superpole. Ils courent pendant douze minutes pour faire le meilleur temps. Au terme de cette session, les quatre plus lents sont écartés et les coureurs restants retournent en piste pour douze minutes. L’opération se répète pour avoir les huit meilleurs pilotes dans la troisième séance de Superpole. Entre chaque session, les temps sont remis à zéro. Avec ce système, il faut être très performant et constant pour décrocher la pole position des courses du dimanche.

Le World Superbike et le MotoGP se côtoient dans le paysage sportif moto et les pilotes partent parfois tenter leur chance dans l’autre camp. Les motos, ainsi que le format des compétitions étant assez différents, aucun pilote ne s’est encore hissé au sommet des deux catégories-reines des championnats.

Cette année, le WSBK fête ses 25 ans, mais il reste un championnat récent. Ces dernières années, le plateau a vu arriver d'anciens pilotes de Grand-Prix (Haga, Checa, Biaggi, ...) et quelques étoiles filantes venues de championnats nationaux (Ben Spies, Cal Crutchlow, ...). Les bagarres pour le titre ont donc confronté plusieurs générations de pilotes, ce qui n'a jamais permis aux leaders d'enfiler les titres comme des perles, à la manière d'un Valentino Rossi, souvent sans rival en MotoGP depuis 2003. De plus, les résultats des marques sont aussi liés à leur niveau d'investissements, certaines privilégiant le MotoGP (comme Yamaha cette année), ou profitant d'avancées technologiques issues des Grand-Prix sur leurs machines de production (comme Yamaha en 2010).

Point de vue spectacle, le Superbike est apprécié pour le nombre de courses proposé en un seul week-end. En effet, la catégorie Supertsport partage les même dates et on compte également les championnats Superstock 1000 et Superstock 600 sur les circuits européens. Ces catégories sont fondamentalement identiques au Superbike, les différences notables se situant dans le niveau des modifications autorisées.

Moments d'anthologie

Retour en 2002, course de World Superbike à Imola. Colin Edwards et Troy Bayliss livrent un spectacle exceptionnel :

En 2007, Troy Bayliss donne tout lors de la fin magique d’une course à Assen. James Toseland en fait les frais :

Avoir des championnats nationaux de Superbike permet aussi de voir des courses sur d’autres circuits, comme l’incroyable Cadwell Park en British Superbike (BSB):

Toujours à Cadwell Park, The Mountain en est l'attraction principale. Accrochez-vous!

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