La vraie île de Taquile, quant à elle, dégage une impression de douce tranquillité. Il n'y a ni routes, ni voitures. Ses habitants vivent de leurs cultures et de pêche. Du bateau, on aperçoit les cultures en terrasses qui datent de l'époque des incas. Pour atteindre le village perche sur la crête de l'île, il faut emprunter un chemin dalle qui doit aussi dater de l'époque inca. Les habitants sont habillés de manière traditionnelle et il n'est pas difficile de repérer les femmes qui travaillent dans les cultures avec leurs vêtements aux couleurs très vives.
C'est de nouveau un peu chasse par le froid qui s'abat sur la région au coucher du soleil et aussi par l'altitude que j'ai pris la route d'Arequipa (2500 m) au matin du 27 avril. Au préalable, j'avais annoncé mon arrivée à Michel, enfant d'Auvernier établi à Arequipa depuis 16 ans. La route entre Puno et Arequipa, goudronnée, à été parcourue plus rapidement que prévu et c'est avec un jour d'avance que j'ai sonné à la porte de Michel. Malgré cette arrivée anticipée, l'accueil a été très chaleureux et j'ai fait la connaissance de Carola, l'épouse de Michel et de ses trois enfants. J'ai aussi eu la surprise de voir Marlyse, maman de Michel, toujours habitante d'Auvernier et en visite pour plusieurs mois à Arequipa.
Malgré son emploi du temps charge (il tient, avec son épouse, deux des plus réputés restaurants de la ville, le Zig Zag et le Crepissima) Michel a tout fait pour rendre mon séjour agréable et utile. J'ai eu l'occasion de manger dans ses deux restaurants et en suis ressorti enchanté. La cuisine familiale que j'a aussi été convié à partager n'était pas en reste. J'ai même eu droit à des rœsti aux morilles de Suisse concoctés par Marlyse.
En ville, j'ai visité le couvent Santa Catalina, véritable ville dans la ville. D'habitude pas très versé dans les affaires religieuses, j'ai beaucoup apprécié ce lieu et son architecture. Une partie du couvent est toujours occupée par des religieuses mais n'est pas visitable. La Plaza de Armas doit être une des plus belle d'Amerique latine. Les immeubles coloniaux qui l'entourent, comme d'ailleurs beaucoup d'autres immeubles dans la ville, sont construits en pierre volcanique nommée sillar d'un blanc à la texture du plus bel effet. Les rues du centre sont pavées et les trottoirs dalles. En toile de fond, les volcans El Misti (5822 m) Chachani (6075 m) et Pichu Pichu (5571 m) garantissent de belles photos mais demeurent une menace.
Jeudi 1er mai, jour férié, nous sommes allés faire un tour en VTT sur les contreforts du Pichu Pichu, avec en toile de fond, le Misti et le Chachani. C'était un super parcours vallonné de 36 km. Pour l'occasion, Michel s'était assuré les services d'un guide et d'un chauffeur et nous étions aux petits soins.
Depuis mon arrivée à Arequipa, je suis inscrit pour faire l'ascension du Chachani avec un guide. Il faut toutefois être un groupe de trois et les deux personnes manquantes se font désirer. Cette attente ne me dérangeait pas tant la vie est agréable ici. Cela me permettait aussi de me remettre d'une salmonellose contractée à La Paz (tous mes copains du Grande Amburgo revus à La Paz y sont passés aussi). Maintenant, j'ai du abandonner l'idée de cette ascension, car si je n'ai plus mal au ventre, c'est mon vieux dos qui s'y est mis.
Si tout va bien je quitterai Arequipa dimanche matin, le 4 mai 2014 en direction du Canyon de la Colca, un des plus plus profond du monde. A défaut de hauteur je vais donc prendre de la profondeur. Je vais profiter des deux jours qui me restent à Arequipa pour passer du bon temps avec Michel et famille ainsi qu'avec Gladys et Mathieu qui viennent de m'annoncer leur arrivée.
Hasta luego.