
Depuis 2006, cette supersport sauce Worcestershire sévit sur les circuits et dans les championnats mondiaux. Pourtant dépourvue de toutes les dernières technologie électronique en matière d’assistance à la conduite (sauf ABS), la Daytona excelle dans sa discipline favorite (ndlr : le circuit!) et ravit de nombreux pilotes, amateurs comme professionnels. Mais pas seulement, sur route aussi, elle a su séduire plus d’un. Un galbe inimitable, une précision sans égale, un moteur toujours disponible, la petite reine anglaise a donné du fil à tordre à toute la concurrence, et même aux plus grosses cylindrées, c’est dire !
Cela fait une année que nous en parlons, la Daytona millésime 2013 a déjà fait coulé beaucoup d’encre. Entre spyshots, photomontages et informations officielles, le moins que l’on puisse dire est qu’elle était attendue ! Triumph nous a maintenus en haleine jusqu’au salon EICMA de Milan. Le voile s’est levé et les fans, la presse et le public tout entier ont découvert l’oeuvre de la firme d’Hinckley. Peu importe la version, R ou de base, la nouvelle Daytona affine son design et soigne les détails. A la fois chic et racing, elle fait chavirer les coeurs au premier coup d’oeil.
Nul besoin d’être attentif pour remarquer que l’échappement, jusqu’alors sous selle, a dorénavant pris place en position basse, sur le côté droit. C’est la grande nouveauté esthétique ! Pour certains, choquant, pour d’autres, le choix de raison. En effet, si Triumph a descendu son échappement, ce n’est pas pour faire beau ou pour chatouiller les fans de la Daytona ! La raison réside essentiellement dans l’abaissement du centre de masse et dans la chasse au poids superflu. Un kilo et demi, c’est le gain de poids général annoncé par le constructeur ! Déjà très légère par rapport à la concurrence, la Daytona enfonce le clou.
Le châssis a été revu de fond en comble. En réalité, Triumph s’est calquée sur le châssis de son dernier Streetfighter, la Street Triple R (notre essai). Moins de soudures et étudié pour offrir une meilleure répartition du poids, il se veut plus léger, surtout dans la partie arrière afin de charger l’avant de la moto, pour une meilleure stabilité à haute vitesse. Aussi, l’empattement est (encore) réduit, pour plus de nervosité et de maniabilité. Le nouveau bras oscillant très esthétique se la joue simpliste pour plus de légèreté et une parfaite maîtrise du train arrière.
Quant à la partie-cycle, elle se vante aussi de beaucoup de nouveautés ! Des jantes allégées soulageant l’inertie pour des passages en courbe encore plus rapides, une fourche inversée Öhlins NIX30 et un amortisseur TTX du même fabricant (avant comme arrière réglable dans tous les sens), un freinage confié à l’Italien Brembo avec des étriers monoblocs (ABS de série déconnectable et ajustable), ... La version de base se contente d’une fourche à cartouches fixes de marque KYB et un amortisseur arrière revisité.
A propos du moteur, ne vous fiez pas seulement à la fiche technique pour juger de sa nouveauté ! En effet, le bloc trois-cylindres prend un poil de puissance et de couple sur toute la plage de régime, respectivement 3cv et 2Nm, pour culminer à 128cv à 12’600tr/min (rupteur à 14’400tr/min) et 75Nm. On parle toujours de la même cylindrée, 675cm3, mais conçue différemment. La course a été réduite et l’alésage augmenté. L’admission dispose de nouveaux injecteurs et de soupapes en titane, gage de légèreté pour des vitesses de rotation plus élevées. L’admission d’air, elle, envoie directement l’air frais au centre de la moto, à travers la tête de fourche et le châssis. Au passage, Triumph promet une hausse de la qualité et du volume... du rugissement caractéristique de l’admission du trois-cylindres. Eh oui, la Daytona ne révise pas seulement ses performances, mais aussi l’agrément de conduite qu’elle distille !
Côté transmission, Triumph fait appel à un embrayage anti-dribble. Action sur l’embrayage allégée et excellente maîtrise lors de gros freinage sont promis. Dans ce dernier cas, la gestion moteur réduit le frein moteur en ouvrant légèrement les papillons des gaz. Pour le passage des rapports à la vitesse de l’éclair, Triumph dote sa Daytona R (en option sur le modèle de base) d’un quickshifter plus doux et sensible grâce à une gestion électronique de dernière génération. Que de technologie pour des performances accrues !
Pour tendre à des accélérations plus vives et plus "pêchues", la Daytona se passe d’une dent à son pignon de sortie de boîte.
Et si nous revenions aux détails esthétiques, la Daytona R se distingue du modèle de base par ses nombreuses pièces en carbone, sa livrée spéciale blanche perlée et sa boucle arrière rouge. Avec son ensemble Öhlins de couleur or, ses touches de carbone et cette peinture blanche perlée, elle en jette !