
Chaque motard connaît bien les routes situées à 100km de chez lui. S'il va plus loin, l'orientation est un peu plus délicate. Certains ont une réception GPS crânienne, d'autres arrivent à mémoriser une carte et des noms de localité, et finalement d'autres encore se perdent une fois sur deux et finissent par regarder où ils sont arrivés sur leur smartphone pour retrouver leur maison.
Le Tripy, deuxième du nom, s'adresse bien sûr à ce dernier groupe, mais aussi aux deux autres ! Comme tout GPS, il peut chercher un itinéraire mais propose aussi d'emprunter des routes dites sinueuses pour se rendre à destination. Fonctionnalité intéressante autour de chez soi, vous n'avez peut-être pas trouvé les meilleures routes ! Jusque-là, le fonctionnement est fondamentalement le même qu'un autre GPS, bien que visuellement il semble être resté bloqué au tout début de l'ère de ces appareils. Heureusement, ceux que le jaune rebute pourront choisir une autre façade aisément interchangeable.
L'écran est en noir et blanc (monochrome) avec rétro-éclairage, la technologie la plus lisible en plein soleil. La navigation dans les menus se fait avec six boutons : quatre de direction, retour et OK. La disposition des boutons haut-bas sur la droite de la façade alors que gauche-droite sont sur la gauche est assez spéciale au début, mais une fois apprivoisée cela permet d'être rapide et ce même avec des gants. Ceux qui devront trouver la station service la plus proche en roulant y arriveront à une main, expériense vécue !
Ce qui a participé à la renommée de ce produit, est sa conception ultra robuste. Il n'a pas peur de la pluie, ni de projection de gravier. La connectique de la face arrière est obstruée par un bouchon à vis pour garantir l'imperméabilité à l'eau. Même chose pour le logement à carte MicroSD, sans tournevis impossible d'y accéder. Pour fixer l'appareil sur une moto (ou une voiture), la marque belge fait confiance à RAM Mount: le leader mondial de la fixation d'appareil électronique sur véhicule. Autant vous dire qu'une fois en place, il ne bougera pas!
Le meilleur atout du Tripy : il mémorise le roadbook qu'on lui indique à l'aide de RoadTracer Pro. Ce logiciel est fourni avec l'appareil et ne fonctionne que sous Windows (malheureusement!). Pour tous les autres systèmes d'exploitation ou même dans un cybercafé, une applicaton Web sera très bientôt disponible pour créer des itinéraires (mais ceux-ci seront moins complets et plus délicats à suivre à cause des pictogrammes de point de passage qui ne sont pas gérés). La mise à jour 2.1.0 du logiciel (mise à jour gratuite bientôt disponible également) vous permet d'utiliser le fond de carte de GoogleMaps. Si vous n'avez pas de connexion Internet, les cartes TeleAtlas sont installées sur votre ordinateur à partir du DVD fournis.
RoadTracer Pro vous fait tracer votre chemin en plaçant deux types de points sur la carte: les points de route et les points de passage. Lorsque vous créez un itinéraire, commencez par poser les points de passage ! A vous de savoir où est-ce que vous en avez besoin, à chaque intersection ou uniquement aux passages difficiles. Lorsque vous aurez créé puis suivi plusieurs roadbooks, vous saurez parfaitement où placer ces points.
Chacun de ces points doit idéalement être agrémenté d'un pictogramme que vous créez en fonction de la situation à partir des modèles de RoadTracer Pro. L'avantage de ces pictogrammes est d'être interprété par le cerveau en un temps très court. S'il y a une église, un pont, un monument, tout comme le numéro de la sortie à prendre dans un rond-point, pensez à vous en servir ! Votre roadbook ne sera alors que plus complet et facile à suivre.
Une fois les points de passage définis, il faut savoir que le Tripy indique par une boussole le cap à suivre entre deux points, mais sans tenir compte de la route que vous empruntez. Pas de panique, donc, si votre itinéraire ne suit pas en permanence la direction de la boussole. Si cela vous perturbe, il ne vous reste qu'à placer des points de route tout au long du chemin qui relie deux points de votre roadbook. Vous serez alors guidé comme lorsque vous demandez à l'appareil de naviguer vers une adresse ou des coordonnée GPS. Ce travail peut sembler long et fastidieux, mais l'utilisation reste simple et conviviale. Je me suis personnellement assez vite pris au jeu de la création d'itinéraire.
Si pendant une balade vous faites une erreur de navigation, la boussole vous indiquera la direction et la distance à vol d'oiseau du point suivant. En même temps, à droite s'affiche un dessin de la route suivie depuis l'erreur, pratique pour retourner sur ses pas. Si vous vous éloignez du point, les boutons de navigation vous permettent d'afficher un point suivant, peut-être plus proche. En programmant une destination, en manquant une intersection, vous provoquez un recalcul de l'itinéraire qui est normalement assez rapide et n'indique pas de fausse nouvelle route.
Le Tripy se distingue le plus par sa façon de donner les informations : tout ce qui serait dit par un GPS classique s'affiche comme pictogramme ou chiffres à l'écran. Là où la concurrence affiche des interfaces parfois chargées, ici l'information plus concise aide à ne pas se disperser pendant que l'on se déplace. Seulement, il ne faut pas perdre la route de vue.
N'importe quel appareil de navigation peut profiter d'un câblage à la batterie de la moto, c'est d'ailleurs plus que conseillé, mais pas avec le Tripy 2. Il vaut mieux le garder étanche (souvenez-vous du bouchon à vis de la prise USB) et profiter des quinze heures d'autonomie qu'il retrouve après quatre heures sur son chargeur secteur. Notez encore qu'une heure suffit pour récupérer 80% d'autonomie.
Que ce soit sur la route ou dans le terrain, en voiture ou en moto, cette étoile polaire personnelle ne vous lâchera pas. Relativement simple d'utilisation, la majorité s'y retrouveront et sauront en tirer le maximum. Les grand fans de la découverte du Monde apprécieront aussi la communauté d'utilisateurs qui met à disposition des Rodabooks ; surtout dans les belles régions limées par les motards. J'aurais aimé pousser mon test plus loin, les perspectives offertes par la mise à jour me semblaient alléchantes. Un appareil aussi technique et élaboré a forcément un prix ; le Tripy 2 se vend CHF 860.-. La seule raison qui m'explique que ce produit soit assez confidentiel.
CHF 860.-, disponible sur le site du distributeur suisse DigiPro.
€ 648.-, disponible sur le site du fabricant Tripy.