
Arrivé à Mendoza jeudi 6 mars 2014, j'ai eu la surprise de constater que ma réservation d'hôtel n'avait pas fonctionné. L'espèce de dortoir que l'on me proposait en lieu et place étant à la limite de la salubrité, je me suis mis à la recherche d'un autre hôtel. Impossible, en ce week-end de fête des vendanges, de trouver quoi que ce soit. Je suis donc revenu sur mes pas et ai fini par trouver un hôtel à Lujan, dans la banlieue de Mendoza.
Vendredi, j'ai pris le bus pour aller visiter la ville. Une expédition à commencer par l'achat du billet. Mendoza est une ville de plus d'un million d'habitants. Elle a été construite en plein désert et n'existe, ainsi que tout le vignoble qui l'entoure, que grâce au système d'irrigation qui a été mis en place. Toutes les rues sont bordées de canaux sur les bords desquels des arbres ont été plantés. En arrière plan, on aperçoit la réserve d'eau, soit les sommets enneigés de la Cordillière des Andes culminant à près de 6000 m.
Samedi, je suis allé visite la Bodega Norton qui se trouve justement à Lujan. Étant le seul visiteur non hispanique, j'ai eu droit à une visite guidée privée en anglais. J'ai beaucoup apprécié la cadre avec un domaine attenant à l'encavage de 100 hectares en un seul tenant, avec, en toile de fond, les sommets enneigés. Le domaine comprend 1300 hectares et produit 24 millions de bouteilles par an. Les spécialistes apprécieront. J'ai pu déguster un Malbec à quatre différents stades de maturation. Étant en moto, j'ai malheureusement dû renoncer à avaler. J'ai dîné sur place et n'ai pas été déçu. Ces encavages sont en général de bonnes adresses.
Le soir, je suis allé, en voyage organisé, au spectacle phare de la fête des vendanges qui n'a rien à voir avec notre beuverie neuchâteloise. Je suis parti à 17h00 et suis rentré à 4h00 du matin ! Le spectacle se déroulait dans un amphithéâtre dans lequel avaient pris place 40'000 personnes. Seules les danses qui se déroulaient sur l'immense scène valaient le déplacement à mon goût. Tout le reste et surtout l'élection de la reine de la fête (l'équivalent de miss fête des vendanges) m'a plutôt ennuyé. Mais c'est visiblement pour cette partie du spectacle que la majeure partie du public était présent.
Le dimanche, j'ai récupéré de ma folle nuit (cinq heures assis sur un gradin en béton avec deux bouteilles d'eau et deux bananes) et je me suis mis en route lundi matin, direction ouest vers Santiago de Chile.
Après une demi-heure de route sur les contreforts de la Cordillière, un scooter s'est porté à ma hauteur. A ma grande stupéfaction, son conducteur m'a crié, en français, qu'il était de Lugano. Nous nous sommes arrêtés à la station service d'Uspallata pour faire connaissance. Roberto m'a convaincu de poursuivre jusqu'à Santiago et nous avons fait la route ensemble. Son scooter, une Vespa 300cc, tenait aisément la distance. Roberto m'a conduit jusque devant l'hôtel, me guidant avec aisance dans les bouchons de fin de journée de Santiago. J'ai beaucoup apprécié car mon GPS ne fonctionnait plus.
Le soir, nous sommes allés manger ensemble et avons fait plus ample connaissance. Roberto a passé son enfance à Lugano où il a encore des attaches, notamment une collection de voitures anglaises. Il a ensuite étudié et travaillé dans Onze pays différents. Depuis quatorze mois, il est établi à Santiago où il a fondé une entreprise de crédit management. A 37 ans, il a déjà bien roulé sa bosse et est polyglotte.